Sur un air de pulsion, psychanalyse en musique

La pulsion est un élément central de la psychanalyse. Je vous propose de croiser ce concept avec une réflexion sur l'équilibre pour mieux tenter de le saisir.

26 AVRIL 2021 · Lecture : min.
Sur un air de pulsion, psychanalyse en musique

"LA PULSION - JE SUIS UN FUNAMBULE »

Nous sommes des êtres pulsionnels toute notre vie durant. Des équilibristes.

Un équilibriste est celui qui joue avec les forces du corps, les résistances et le centre de gravité. Divers objets peuvent aider l'équilibriste pour trouver une meilleure position que celle de polymorphe. C'est cette position que je souhaite aborder ici.

À chaque époque on se cherche un peu et on s'demande si on s'connaîtOn est nous-même, on fait ce qu'on peut, on changera pas, c'est c'qu'on s'prometEntre bitume et tapis rouge j'ai slalomé de par en parJ'côtoie la déch' et l'opulence, j'apprends à faire le grand écartLa vie propose tellement de thèmes, parfois je fonce, parfois je freineJ'vois les deux côtés du système, pourtant j'me sens pas schizophrèneJ'essaie de pas trop faire d'erreurs et dans mes choix je me sens libreJe crois en c'truc du fond du cœur, tout est une question d'équilibreC'est pour ce besoin d'équilibre que j'ai dû prendre un peu de risquesAprès un mauvais coup du sort ma vie partait pour être tristeÉcarté des terrains de sport comme un sursaut j'ai compenséJ'avais besoin d'un autre support, dans l'écriture, j'me suis lancéC'est pour ce besoin d'équilibre qu'il me fallait de l'aventureToute mon histoire se refermait fallait trouver une ouvertureJ'ai touché l'accélérateur pour retrouver des sensationsCar quand je marche à deux à l'heure il m'fallait une compensation

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudesLes pieds sur terre, l'air dans ma bulleL'équilibre est une attitudeJe suis un funambule (funambule)J'avance loin des certitudes

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudesLes pieds sur terre, l'air dans ma bulleL'équilibre est une attitudeJe suis un (funambule)Les pieds sur terre

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudesLes pieds sur terre, l'air dans ma bulleL'équilibre est une attitudeJe suis un funambule (funambule)L'air dans ma bulle

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudesLes pieds sur terre, l'air dans ma bulleL'équilibre est une attitudeJe suis un (funambule)Je suis un funambule

Alors j'ai croisé le show-biz, j'ai vu le royaume des egosQui pourra faire le plus d'entrées, qui provoquera le plus d'échos?J'ne cracherai pas dans la soupe, là où je suis je me sens bienMais pour garder mon équilibre je n'oublierai pas d'où je viensC'est pour ce besoin d'équilibre que je garde un peu de hors-pisteCar j'aime aussi la vie d'humain quand s'interrompt la vie d'artisteEntre la lumière de la lune et celle des spots, maintenant je saisQue j'ai ma place à l'Olympia, mais aussi dans les M.J.C.Je prends du recule, je prends des gants quand j'vois le strass et les paillettesLes gentils se sentent importants, moi ils me stressent, ils sont pas netsJ'ne cracherai pas dans la soupe, j'ai rencontré des gens très bienMais j'me reconnaîtrai toujours plus dans ceux qui viennent là d'où je viensC'est pour ce besoin d'équilibre qu'on a joué dans des cathédralesMais juste après yeux dans les yeux avec un public carcéralC'est pour ce besoin d'équilibre que tous mes sentiments se touchentQuand je vois le public se lever, je pense à mon fils qui se couche

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudesLes pieds sur terre, l'air dans ma bulleL'équilibre est une attitudeJe suis un funambule (funambule)J'avance loin des certitudes

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudesLes pieds sur terre, l'air dans ma bulleL'équilibre est une attitudeJe suis un (funambule)Les pieds sur terre

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudesLes pieds sur terre, l'air dans ma bulleL'équilibre est une attitudeJe suis un funambule (funambule)L'air dans ma bulle

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudesLes pieds sur terre, l'air dans ma bulleL'équilibre est une attitudeJe suis un (funambule)Je suis un funambule

Si j'aime la nuit c'est grâce au jour et j'aime le jour grâce à la nuitJ'aime être tout seul grâce à la foule et grâce au silence j'aime le bruitBesoin d'tout ça pour que ça vibre j'me sentir fort et avoir peurTout est une question d'équilibre, je crois en c'truc du fond du cœurSi dans une vie ça part en vrille c'est qu'l'équilibre à vrilléPour le garder c'est capital de pas dormir sur ses lauriersAlors je reste vigilant quitte à recréer du désordreEntre le glacé et le brûlant j'aime la douceur, j'aime que ça mordeL'équilibre est dans la nature, j'invente rien ça va sans direIl faut d'la pluie et du soleil pour que la fleur puisse s'épanouirFaut l'exception dans la règle pour que la vie ait plus de goûtIl faut d'la force et de l'adresse pour que l'enfant se mette deboutJ'mets d'la lumière pour voir l'avenir mais parfois j'aime autant l'éteindreDans la vie on se fout de l'objectif c'qui compte c'est la route pour l'atteindreAlors j'avance sur un fil parmi les chemins qui s'éparpillentEn équilibre mal habile, je suis un funambule à béquilles

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudesLes pieds sur terre, l'air dans ma bulleL'équilibre est une attitudeJe suis un funambule (funambule)J'avance loin des certitudes

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudesLes pieds sur terre, l'air dans ma bulleL'équilibre est une attitudeJe suis un (funambule)Les pieds sur terre

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudesLes pieds sur terre, l'air dans ma bulleL'équilibre est une attitudeJe suis funambule funambule (funambule)L'air dans ma bulle

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudesLes pieds sur terre, l'air dans ma bulleL'équilibre est une attitudeJe suis un (funambule)Je suis un funambule

(Funambule)(Funambule)(Funambule)(Funambule)(Funambule)

Funambule, Grand Corps Malade

La pulsion. Qu'est ce que cela signifie vraiment ? On peut la résumer à l'expression courante de « c'est plus fort que moi », ou par l'expression freudienne Moi qui « n'est pas Maître dans sa propre maison ».

Les territoires interditsParsemés de neiges éternellesIl faut s'y être un jour perduPour savoir et pouvoir direQue l'enfer est trop près du cielIl faut y être descenduEt des abîmes aux cimesDes altitudes à l'ivresseDes profondeursJe connais mes forcesJe connais mes peursVouloir tout voir et vivreC'est plus fort que moiAimer ce qui me tueC'est plus fort que moiCette ombre qui me suitC'est plus fort que moiL'amour que tu me donnesC'est plus fort que moiLes grands espaces infinisLes évidences essentiellesIl faut s'y être un jour renduPour savoir ce que nous laissentLes paradis artificielsIl faut en être revenuEt des déserts aux villesDes solitudes au plaisirD'être plusieursJe connais mes forcesJe connais mes peursVouloir tout voir et vivreC'est plus fort que moiAimer ce qui me tueC'est plus fort que moiCette ombre qui me suitC'est plus fort que moiL'amour que tu me donnesC'est plus fort que moi

Garou, C'est plus fort que moi

Le Moi est décrit dans la seconde topique freudienne comme l'une des trois instances psychiques, les deux autres étant le ça et le Surmoi. Il donc n'est pas seul en son royaume.

« Le concept de pulsion nous apparaît comme un concept limite entre le psychique et le somatique, comme le représentant psychique des excitations issues de l'intérieur du corps et parvenant au psychisme, comme mesure de l'exigence de travail qui est imposé au psychique en conséquence de sa liaison au corporel. » (Pulsions et destin des pulsions, Freud).

La pulsion, entre psyché et soma

La pulsion c'est comme la peau. Elles ont en commun d'être une frontière entre un intérieur et un extérieur. Un dedans et un dehors. C'est ce principe de dedans/dehors que l'on trouve dans le concept de pulsion.

Tu peux pas toujours resterInflexible, droit comme un piquetOn est pas des bêtes humainesÊtres humains mais bêtes quand mêmeMoi mes nerfs j'ai du mal à les faire taireJ'ai du mal à contrôlerMa nervosité légendaire me fait du malCa va m'énerverTu peux pas toujours faire tournerTa langue dans ta bouche avant de parlerParfois on pose pas de problèmeSans le vouloir ça en pose quand mêmeMoi mes nerfs j'ai du mal à les faire taireJ'ai du mal à contrôlerMa nervosité légendaire me fait du malCa va m'énerverJe n'peux pas m'y faire, ça déborde dehors et dedansJe n'me laisse pas faire, mais c'est beaucoup trop fortpour le momentTu peux pas toujours marcherDroit, sans jamais rien écraserChacun fait son business sur terreChacun ses problèmes, chacun son affaireMoi mes nerfs j'ai du mal à les faire taireJ'ai du mal à contrôlerMa nervosité légendaire me fait du malCa va m'énerverJe n'peux pas m'y faire, ça déborde dehors et dedansJe n'me laisse pas faire, mais c'est beaucoup trop fortpour le moment

Enervé, Olivia Ruiz

Freud la définie comme un concept limite entre le psychisme et le somatique et la décrit par des propriétés de poussée, source, but et objet.

La source de la pulsion est somatique. C'est à dire qu'elle vient de dedans. Elle correspond à une partie érogène du corps. La pulsion est constante.

On appelle ces sources pulsionnelles endogènes.

Il existe aussi des sources pulsionnelles venant de l'extérieur, on les qualifiera d'exogènes. Celles-ci ne sont pas constantes et on peut les réduire. Par exemple, baisser un son trop fort, fermer les yeux si trop de lumière.

Nos voitures dorment en basComme des bébésEt la Soul Music traîneSur la bande F.M.Il n'reste que du brouillard sur les chaînes de téléY a quelque chose entre nousQuelque chose qu'on aimeMais si tu veux me direCe que tes yeux veulent me direJe t'en prie, n'attends pas la fin de la nuit

DébrancheDébrancheCoupe la lumière et coupe le sonDébrancheDébranche toutDébranche, débranche, débranche toutRevenons à nousDébranche tout

Le monde tient à un filMoi je tiens à mon rêveRester maître du tempsEt des ordinateursRetrouvons-nous d'un coup au temps d'Adam et ÈveCoupe les machines à rêvesÉcoute parler mon cœurSi tu veux m'entendre direCe que mes yeux veulent te direJe t'en prie, n'attends pas la fin de la nuit

DébrancheDébrancheCoupe la lumière et coupe le sonDébrancheDébranche toutDébranche, débranche, débranche toutRevenons à nousDébranche tout

DébrancheDébrancheDébranche toutDébranche-toiDébranche toutDébrancheDébrancheDébranche toutDébranche tout

France Gall, Débranche

Les pulsions endogènes sont plus « collantes » puisqu'on ne peut pas se fuir, on ne peut pas quitter son corps. Sauf par la mort bien sûr et dans le cas de vie, il faut bien trouver une solution, de régulation.

Le Moi peut utiliser plusieurs objets : le corps lui-même comme lors de retournement contre soi (scarification, TS, suicide, de somatisation aussi etc.) ou le corps des autres (on connait le cas de la décharge de la colère sur autrui, dans la sexualité aussi), ou d'autres objets dans le cas des addictions.

L'objet peut être inanimé (le frigo), comportemental (le sport) mais aussi être une personne, avec les pulsions d'attachement par exemple que Bowlby a largement évoquées.

Je suis tout seul ce soirJ'ai les bras collés au comptoirJ'ai les pieds en bas dans la poussièreLa tête là -haut dans le brouillardDans tous les couloirsJ'ai cru revoir les courbes de ton corpsDans toutes les salles des aérogaresDans toutes les cales des navires du portJ'ai besoin de toi pour vivreC'est une question d'équilibreQuand t'es partie ça m'a coupé les ailesDepuis le plancher m'appelleLe plancher m'appelleLe plancher m'appelleFaut pas m'en vouloirJ'suis pas en état de te revoir

J'ai laissé toutes les larmes de mon corpsCouler dans le ruisseau en bas du trottoirEt tous les autres m'agacentCeux qui parlent haut, ceux qui parlent fortJe ne vois que toi dans les grandes glacesEntre les bouteilles de "Southern Comfort"J'ai besoin de toi pour vivreC'est une question d'équilibreQuand t'es partie ça m'a coupé les ailesDepuis le plancher m'appelleLe plancher m'appelleLe plancher m'appelleEncore un verreAprès je me couche par terreJe veux dormir en essayant de croireQue c'est encore un de tes retardsMais tous les autres m'agacentCeux qui parlent haut, ceux qui parlent fort

Je ne vois que toi dans les grandes glacesEntre les bouteilles de "Southern Comfort"J'ai besoin de toi pour vivreC'est une question d'équilibreQuand t'es partie ça m'a coupé les ailesEt depuis le plancher m'appelleLe plancher m'appelle

Le plancher m'appelle

Francis Cabrel, Question d'équilibre

Les pulsions d'attachement, avec la pulsion sexuelle, font partie de la grande famille de la pulsion de vie qui cherche l'autoconversation.

La pulsion de mort vise le retour à l'inanimé, un état, sans désir, sans besoin, sans manque, sans tension. Or cet état est la mort.

De nombreux mécanismes de défenses entrent en jeu pour permettre à la pulsion d'advenir à cet état d'équilibre : refoulement, déni, retournement en son contraire, l'isolation, la dissociation, la sublimation, entre autres etc.

L'équilibre... entre pulsion de vie, pulsion de mort, principe de plaisir principe de réalité, l'équilibre c'est le principe de constance, l'état d'équilibre des tensions.

La pulsion entre plaisir et réalité.

La pulsion est dynamique. Elle est caractérisée par une poussée qui pousse à décharger.

Je n'ai besoin de personne en Harley DavidsonJe n'reconnais plus personne en Harley DavidsonJ'appuie sur le starterEt voici que je quitte la terreJ'irai p't'être au paradis mais dans un train d'enfer

Je n'ai besoin de personne en Harley DavidsonJe n'reconnais plus personne en Harley DavidsonEt si je meurs demainC'est que tel était mon destinJe tiens bien moins à la vie qu'à mon terrible engin

Quand je sens en cheminLes trépidations de ma machineIl me monte des désirs dans le creux de mes reins

Je n'ai besoin de personne en Harley DavidsonJe n'reconnais plus personne en Harley DavidsonJe vais à plus de centEt je me sens à feu et à sangQue m'importe de mourir les cheveux dans le vent!Que m'importe de mourir les cheveux dans le vent!

Brigitte Bardot, Harley Davidson

Qui n'a pas ressenti ce bien-être voire euphorie en entrant dans un magasin pour acheter des choses à postériori inutiles, si ce n'est sur l'instant etc.

Les stratégies marketings se servent d'ailleurs de nos pulsions, notamment de la pulsion scopique, la vue, pour créer le besoin.

Comme un nourrisson affamé et effrayé de sentir du vide, puisqu'on crée l'envie.

Ce pantalon, si vous ne l'aviez pas vu, vous ne l'auriez même pas acheté, mais en l'achetant, vous vous êtes fait plaisir.

Et il faut se faire plaisir.

Mais il y a le principe de réalité et la culpabilité liée…La banque. On l'aurait presqu'oubliée…

Oui, on en avait juste besoin, on avait besoin d'être dans ce moment d'illusionde bien-être.

Qu'est-ce qui te faitCourir aprèsUn autre toi-mêmePour que tu t'aimes Hey !Qu'est-ce qui te fait nagerContre le sens du tempsPour au fond pataugerDans le contre-courantQu'est-ce qui te fait vouloir posséderEnfermerToutes ces images volagesDans ta propre cageC'est juste une illusionA peine une sensationQui dirige tes pas

Et te montre du doigtOù tu vas, où tu vasJuste une illusionComme une bulle de savonQui s'approche de toiQue tu touches du doigtPuis qui s'en va, qui n'est plus làOù puis-je aller maintenantSans te donner l'idéeQu'on est revenu de toutQue c'est pareil partoutNotre secret est autant au dehorsQu'au dedansTout ce que tu vois dépend tellementDe ce que tu sensC'est juste une illusion

A peine une sensationQui dirige tes pasEt te montre du doigtOù tu vas où tu vasJuste une illusionComme une bulle de savonQui s'approche de toiQue tu touches du doigtPuis qui s'en va, qui n'est plus làLe nez colléA la vitre glacéeOu contre ta téléTu plonges la main dans le bocalEt tu n'en sors que dalleNe sens-tu pas que ce que tu veuxN'est pas à toiCe que tu vois

Et ce que tu tiensC'est juste une illusionRien qu'une simulationTa stimulationOuh ouh ouh eh ehC'est juste une illusionA peine une sensationQui dirige tes pasEt te montre du doigtOù tu vas où tu vasJuste une illusionComme une bulle de savonQui s'approche de toiQue tu touches du doigtPuis qui s'en vaQui n'est plus là

Juste une illusionA peine une sensationEh ! Rien qu'une impressionJuste une illu .. Juste une illusion(Juste une illusion)Rien qu'une impressionJuste une illu .. Juste une illusion(Juste une illusion)Comme une bulle de savonQui s'approche de toiQue tu touches du doigtJuste une hallu' juste une hallucination

Jean Louis Aubert, Juste une illusion

Le but de la pulsion est unique : la décharge, c'est à dire la suppression de l'excitation. C'est sans fin puisque la pulsion est permanente d'autant plus que sa décharge est partielle, le vrai but n'est jamais atteint vraiment que l'objet est lui-même partiel. Le principe de plaisir est contrebuté par le principe de réalité, et vice versa, lesquels se complètent et s'équilibrent et se déséquilibrent.

La décharge des pulsions est étroitement liée à ces deux principes, réalité et plaisir, qui s'affrontent en permanence. Le principe de constance cherche leur accommodation entre le plaisir, la toute puissance, l'illusion, et la réalité, la loi, la castration.

Sans en attendre rienMais pour le plaisirRegarder une fille dans la rue et se direQu´elle est belleSans même aller plus loinMais pour le plaisirEn passant simplement lui sourirePour le plaisirPrendre le temps, de temps en tempsDe refaire d´un homme un enfantEt s´éblouirPour le plaisirS´offrir ce qui n´a pas de prixUn peu de rêve à notre vie

Et faire plaisirPour le plaisirNe plus courber le dosMême pour réussirPréférer être bien dans sa peau que sourireSur commandeAvoir pendant des moisTrimé comme un fouEt un soir tout claquer d´un seul coup...Pour le plaisir ne plus courir, ne plus compterPrendre la vie du bon coteSans réfléchirPour le plaisirPour le plaisir

On peut aussi tout foutre en l´airFaire souffrir comme on a souffertEt revenirPour le plaisirOublier qu´on a dit un jourÇa sert à rien les mots d´amourEt te les direPour le plaisir

Pour le plaisir, Herbert Léonard

La pulsion est ici à mettre en lien avec le conflit.

Elle est dictée par le ça qui cherche à accéder au plaisir tandis que le Surmoi canalise et cadre. Parfois trop même, quand il devient tyrannique. Je veux, je ne peux pas.

Au milieu le Moi est coincé : vers où aller ? En fait, il voudrait les deux à la fois mais ce n'est pas possible. Céder au désir du ça ? Impossible le Surmoi est là. Être raisonnable ? Impossible, le ça est là. C'est une impasse psychique, très énergivore psychiquement. Alors on tourne, tourne longtemps en rond. Quel est le compromis, la solution acceptable ? Il faudrait bien perdre quelque chose pour y gagner de la sérénité mais quoi ? C'est en travaillant sur le Moi et les bénéfices secondaires notamment de ce qu'il ne veut pas perdre et de ce qu'il aurait à gagner que le sujet pourra trouver sa sortie d'impasse.

Quoi que tu me disesQuoi que tu me fassesEt même si par momentJe sais me mettre à ta placeToutes les choses que je comprendsSont celles qui me cassentEt je ne peux rien vraimentJe suis dans l'impasseC'est bien un enferC'est bien une impasseChaque fois que je te perdsEn allant chercher ta traceDans tes longs, désespérantsSilences de glaceEt je ne peux rien vraimentJe suis dans l'impasse

Françoise Hardy L'impasse

Le Moi cherche à aller vers l'Idéal, relié à la notion de narcissisme. Une sorte d'équilibre être ce qu'il aurait aimé être et ce qu'il peut être, en rajoutant les frustrations et les expériences, l'équilibre des pulsions est finalement un bon baromètre au bonheur.

Il est où le bonheur, il est où?Il est où?Il est où le bonheur, il est où?Il est où?

J'ai fait l'amour, j'ai fait la mancheJ'attendais d'être heureuxJ'ai fait des chansons, j'ai fait des enfantsJ'ai fait au mieuxJ'ai fait la gueule, j'ai fait semblantOn fait comme on peutJ'ai fait le con, c'est vrai, j'ai fait la fête, ouaisJe croyais être heureux, mais

Y a tous ces soirs sans potesQuand personne sonne et ne vientC'est dimanche soir, dans la flotteComme un con dans son bainEssayant de le noyer, mais il flotteCe putain de chagrinAlors, je me chante mes plus belles notes etÇa ira mieux demain

Il est où le bonheur, il est où?Il est où?Il est où le bonheur, il est où?Il est où?

Il est là le bonheur, il est làIl est làIl est là le bonheur, il est làIl est là

J'ai fait la cour, j'ai fait mon cirqueJ'attendais d'être heureuxJ'ai fait le clown, c'est vrai et j'ai rien faitMais ça ne va pas mieuxJ'ai fait du bien, j'ai fait des fautesOn fait comme on peutJ'ai fait des folies, j'ai pris des fous rires, ouaisJe croyais être heureux, mais

Y a tous ces soirs de Noël, où l'on sourit polimentPour protéger de la vie cruelleTous ces rires d'enfantsEt ces chaises vides qui nous rappellentCe que la vie nous prendAlors, je me chante mes notes les plus bellesC'était mieux avant

Il est où le bonheur, il est où?Il est où?Il est où le bonheur, il est où?Il est où?Il est là le bonheur, il est làIl est làIl est là le bonheur, il est là!Il est là

C'est une bougie, le bonheurRis pas trop fort d'ailleursTu risques de l'éteindreOn l'veut le bonheur, oui, on l'veutTout le monde veut l'atteindreMais il fait pas de bruit, le bonheur, non, il fait pas de bruitNon, il n'en fait pasC'est con le bonheur, ouais, car c'est souvent après qu'on sait qu'il était là

Il est où le bonheur, il est où?Il est où?Il est où le bonheur, il est où?Il est où?

Il est là le bonheur, il est làIl est làIl est là le bonheur, il est là, ouiaisIl est là

Oh, mais, il est où le bonheur?Il est où le bonheur?Il est où?Il est où?

Oh, mais, il est où le bonheur?Mais il est làLe bonheur, il est là, il est làEt il est làLe bonheur, il est là, il est là

Christophe Mae, Il est où le bonheur ?

La pulsion, entre vie et mort

Entre pulsion de vie, pulsion de mort, ça et Surmoi, le Moi tiraillé d'une part et de l'autre, la pulsion non canalisée, (non sublimée, non déviée vers une voie de décharge plus acceptable) cherche donc la voie la plus rapide pour décharger, d'où « compulsivement » vers un objet. Parfois en pétage de plomb. C'est la carte bleue qu'on fait flamber sur un coup de tête. On aura tendance à se sentir apaisé sur le moment, presque léger, limite euphorique d'un bien être qui passe par le corps. C'est éphémère. C'est le stade de la régression. Cela n'est pas systématiquement répétitif ni pathologique en soi. C'est dynamique.

La pulsion peut être répétitive, on parlera alors de « com-pulsion », bien connue dans la boulimie par exemple. C'est le stade de l'addiction, reliée dans sa boucle à la pulsion de mort dans un cercle de répétition qui cherche à trouver une issue et se rassurer par cette répétition à la fois.

Il y a une compulsion à noter aussi dans les envois de sms ou de mail, pour décharger la parole, notamment en cas de colère ou de forte tristesse.

Petit à petit tout s'effilocheTout finitJe ne reçois plus que des talochesDe la vieJ'ai le cœur qui fait la gueuleMais je pédale encor tout seulJe me retrouve au fond de l'eauA véloJ'ai sonné portes et portesTéléphonesPour moi les saisons sont mortesPlus personneQuand je fais la queue je suis tranquilleJe choisis la mauvaise fileComme ça j'ai à faire j'attendsJ'ai tout le tempsMais demain je recommenceMais demainJe vais retrouver ma chanceC'est certainJ'ai gardé comme une flammeQui éclaire un peu mon âmeJ'ai craqué une allumetteDans ma têteAdieu ma chanceAdieu destinJe recommenceEt demain reviendra le matinJe ne suis plus depuis une payeDans le coup

Toutes ces pubs quand je me réveilleÇa me rend fouJe ne sais plus ce qui se trafiqueEn politique en musiqueLes nouvelles en mal en bienÇa me dit rienJe n'ai plus de pièces de rechangePour roulerMaintenant tout le temps ça changeC'est le progrèsJe l'ai cassée ma courroieMon klaxon reste sans voixJe n'ai même plus ma voie de garageAu chômageMais demain je recommenceMais demain

Guy Béart, Demain je recommence

Il existe donc des soupapes de sécurité et des voies de décharges, des voies de garage aussi.

Le risque est que le Moi craque. C'est peut-être aussi cette limite qui permettra à la personne d'aller consulter, ressentant des « angoisses », des symptômes ; souvent des somatisations puisque les maux n'ont pas été verbalisés dans un lien de sens psyché-soma.

Elle a crié, pousse toute la nuitPour qu'il pousse enfin son premier criOn le berce pour l'endormir et puisOn éteintOn a crevé les yeux de nos poupéesTué les cow-boys et les indiens plumésUne histoire avant d'aller se coucherEt puisOn éteintLa lumière, tout au fond du couloirMaman veille, papa qui rentre tardParaît que cela se voit pasQu'on pleure dans le noirOn éteintMais les cris au beau milieu de la nuitEt on court se cacher sous le litEt la peur prend le pas sur l'envieViteOn éteintOn éteint : Mieux vaut fermer les yeuxS'agit d'apprendre à ne pas être heureuxIl nous faudra verser de l'eau sur le feuPour l'éteindreOn grandit, on est un cow-boy, un indienOn est un bourreau qui pleure pour un rienUne victime plein de sang sur les mainsMaisOn est unUn de ceuxQui se croient tirés d'affaireQui avancent sans regarder en arrièreQui sont prêt à tuer père et mèreEt que rien n'atteintOn a beau crier toute sa vieOn s'enflamme, on se quitte, on se marieOn allume, on fait toujours l'amour, et puisOn éteintOn a beau crier encore et toujoursRien n'étouffera le manque d'amourEt ce feu nous brûle jusqu'au jour oùOn s'éteintOn s'éteint

Zazie, On éteint

En ce sens travailler uniquement sur le symptôme (exemple la colère) n'est pas pertinent et même la pire des solutions dans certains cas puisque le symptôme est une formation de décharge et couper le robinet qui permet à la pulsion de se décharger (exemple à l'extérieur pour la phobie) ne règlera pas le problème, non réglé, mais le déplacera ailleurs, par ce principe de décharge et d'équilibre.

L'équilibre, c'est l'harmonie entre la tête et le corps. C'est quand les pensées et les actions ont fait la paix et peuvent faire route ensemble.

Tu trouveras la paix dans ton cœurEt pas ailleurs, et pas ailleursTu peux cesser de la chercherCe n'est qu'en toi qu'elle peut commencerSonde au dedans de toiLes plus merveilleux couchés de soleilSont au dedans de toiIls attendent que tu le réveillesAu plus profond de toiY' a la plage immense où tu es tout seulAu plus profond de toiDans le plus chaud de toiLoin au-dedans de toiLoin au-dedans de toiLoin au-dedans de toiTu trouveras la paix dans ton cœurEt pas ailleurs, et pas ailleursLa seule vraie tranquillitéLe grand repos, l'immobilitéTu trouveras la paix dans ton cœurEt pas ailleurs, et pas ailleursLa seule vraie tranquillitéLe grand repos, l'immobilitéTu trouveras la paix dans ton cœurEt pas ailleurs, et pas ailleursTu peux cesser de la chercherCe n'est qu'en toi qu'elle peut commencerCe n'est qu'en toi qu'elle peut commencerCe n'est qu'en toi qu'elle peut commencer…..

Tu trouveras la paix, Isabelle Boulay.

Photos : Shutterstock

PUBLICITÉ

Écrit par

Corinne Vera Alexandre

Psychanalyste, Hypno analyste, Psychothérapeute et Sexothérapeute, elle exerce dans le Vaucluse à Bollène et Avignon ainsi qu'en ligne. Elle utilise les thérapies brêves en association de la psychanalyse dans une pratique intégrative en EMDR et en Hypnose.Sa pratique est aussi psychocorporelle avec l'hypnose et de la médiation corporelle.

Voir profil

Bibliographie

Laissez un commentaire

PUBLICITÉ

derniers articles sur psychanalyse

PUBLICITÉ