Aide pour les relations
Bonjour,
Je viens de découvrir votre site, merci pour la qualité des échanges. Je viens sur ce forum, car je vis actuellement une période difficile autant professionnelle que personnelle. Je risque d’être long, mais cela me semble nécessaire pour me mieux me cerner.
J’ai 30 ans, issu de la classe moyenne. Mes deux parents sont aujourd’hui à la retraite et sont très actifs dans le milieu associatif. J’ai eu de grosses difficultés à l’école durant mon enfance, j’ai vu de nombreux spécialistes. Cela s’est soldé par un redoublement du CP. Jusqu’au collège, j’ai été un élève moyen. On pensait que je ferais des études courtes.
J’ai un frère plus jeune de deux ans qui a également de grosses difficultés. Il a été diagnostiqué autistes vers l’âge de 10 ans. Sa scolarité fut difficile, il travaille maintenant dans un ESAT, ses relations sociales sont limitées au strict nécessaire. Je ne peux pas avoir avec lui de discussions très élaborées. Au décès de mes parents, j’en aurai la charge. Mon frère ne participe pas aux tâches ménagères et est même très souvent insolent. Mes parents ne disent rien. Petit, mon frère me martyrisait, je devais me taire en raison de son handicap. Autant dans ma famille paternelle que maternelle, nous avons des cas psychiatriques qui se révèlent parfois à l’âge adulte. C’est quelque chose qui me fait très peur et l’une des raisons qui me pousse à ne pas avoir d’enfant.
En 6ème, je ne connaissais personne, je me suis vite retrouvé harcelé. Mes années collèges furent d’une grande souffrance. En 5ème, mes parents décident de nous faire découvrir le monde durant une année. Je suis inscrit au CNED. Durant ce voyage, il y a un déclic, je me mets à travailler par moi-même et j’acquiers une grande autonomie. Au retour, les problèmes au collège recommencent renforcés par un fait nouveau, je suis parmi les meilleurs de la classe dans toutes les matières. Je me réfugie dans la lecture durant les pauses. J’ai dû lire toute la bibliothèque de l’école en 3 ans. A la maison, je passe beaucoup de temps dans le jardin familial à jardiner, bricoler avec mon père. Mes parents déjà très actifs dans le milieu associatif m’emmènent à de nombreuses conférences sur l’agriculture, l’alimentation. Nous n’avons pas de télévision et encore moins de portable à cette période. Je me sens à l’aise avec les amis de mes parents dans les discussions, mais je suis déjà déconnecté des personnes de mon âge.
Vu mon intérêt grandissant pour l’environnement, je pars faire un bac scientifique en lycée agricole en internat à ma demande. Bac en poche, indécis sur mon avenir pro et ne me voyant pas tenir la pression en prépa, je pars en fac de bio. Durant la seconde année de DEUG, je prépare et passe les concours des écoles d’agro, je suis pris dans l’Ouest de la France.
Je travaille beaucoup limitant mes activités extrascolaires. Pour me détendre, je commence la course à pied. Je ne trouve aucun plaisir dans les soirées étudiantes trop alcoolisées. Diplômé, je fais la fierté de ma famille, je suis le premier ingénieur.
A la fin de mes études, je déménage dans le Sud de la France pour mon premier poste je voyage beaucoup dans le Monde. Je m’éclate dans mon poste les premières années. Je découvre une région magnifique la Provence propice aux sports, je me mets à fond dans la course à pied et le vélo.
Les dernières années dans mon travail sont douloureuses, je suis sous pression, Je suis parfois amené à travaillé la nuit et le weekend sans aucune reconnaissance. A cette période, je commence à faire des erreurs d’étourderie dans mon travail. Malgré tout, cela reste une période très formatrice pour gérer la pression. Mes parents me voient dépérir quand nous nous voyons et me poussent à démissionner.
Après quatre années dans le Sud, je reviens dans l’Ouest pour un nouveau poste. Je me reconnais dans le descriptif. J’aime beaucoup mon poste, les relations que j’ai avec mes collègues. J’anime une équipe de technicien. Très vite ma direction me reproche que je ne sais pas communiquer, que je manque de rigueur. Pour résumer, je ne suis pas compétent dans mon poste. Je suis convoqué plusieurs fois par la direction. Les techniciens me disent être satisfait de mon travail et me rétorquent qu’avec l’expérience je vais prendre du caractère pour m’affirmer. Ne voyant pas d’évolution, malgré l’aide d’une psychologue du travail payée de ma poche, d’un commun accord avec ma direction, nous décidons de rompre mon contrat.
J’ai un sentiment d’illégitimité dans les réunions face à des techniciens qui ont 10-15 ans d’expérience et encore plus avec les agriculteurs. Je peux parler de ce que je lis dans la bibliographie car j’aurais préparé mon sujet, mais si l’on dérive sur des sujets très techniques, je ne sais pas donner l’impression que je maitrise, je perds mes moyens. J’ai honte que cela se soit passé ainsi. Je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe, suis-je en train de devenir malade moi-aussi ? Qu’est ce que je dois mettre en place pour rebondir et satisfaire aux exigences d’un prochain poste ? Je ne conçois pas ma vie comme une charge pour la société. J’entends trop souvent parler de jeunes qui ne veulent pas travailler, je pense ne pas être comme cela, en tous cas ce n’est pas l’éducation que mes parents m’ont transmise.
Je ne peux pas m’empêcher de faire un rapprochement avec ma vie extra-professionnelle. Je passe beaucoup de temps le midi à me former sur différents sujet à travers des MOOC pour satisfaire à ma demande permanente d’enrichir mes connaissances. Je suis depuis peu animateur de la fresque du Climat, je n’ai que des retours positifs sur mes animations.
En Provence, j’étais trésorier de mon club de vélo, j’ai beaucoup appris et depuis je gère mes compte comme une entreprise. Tout mes fichiers sont classés et renommé sur une même base et sauvegardés sur différents supports. Aux yeux de mes amis, je passe pour être une personne rigoureuse et perfectionniste.
Comme je le dit souvent, je connais beaucoup de chose sur beaucoup de sujet sans être pourtant un expert. Cela me permet d’avoir une grande capacité de sujet de discussions avec mes amis ou des relations professionnelles tant que l’on ne rentre pas dans du détail. Je suis une personne très active, Je ne supporte pas de rien faire de ma journée
Je vois quelques amis et anciens collègues qui sont parfaits dans leur travail, y passent toute leur énergie et ne maitrise plus rien sorti du cadre professionnel. J’ai l’impression au contraire de tout maitrisé certainement trop dans ma vie personnelle, et ne pas réussir à atteindre le dégrée de rigueur demandé dans le monde professionnel. Sincèrement, je ne sais pas comment l’expliquer. Ayant vécu 5 ans tout seul, je suis devenu maniaque, je le reconnais. Au début, c’était par soucis économique, je n’avais pas les moyens de tout racheter puis ma conscience environnementale s’est ajouté. Je viens de vivre deux ans en coloc qui ont été bénéfique, j’ai fait des concessions même si je ne suis pas encore parfait.
J’ai vécu des choses qui ont forgé mon caractère durant ma vie. En 2018, lors d’un voyage pro au Chili, je me suis fait dépouiller dans la rue. En 30 secondes, je n’avais plus de papiers, d’argent, de téléphone et d’ordinateur dans un pays étranger avec un avion à prendre le soir même pour Paris. Sans passeport, on n’existe plus, c’est un moment que je ne souhaite à personne de vivre dans sa vie. J’ai dû me débrouiller seul pour rentrer en France 2 jours plus tard. J’ai rencontré que de la bienveillance de la part des personnes qui m’ont aidé dans ma mésaventure.
L’an dernier, j’ai vécu également deux choses difficiles, j’ai failli acheter un bien immobilier via un ex-ami d’enfance agent immobilier. Malgré ma petite expérience, je lui fis naïvement confiance, il m’a caché beaucoup de choses sur le bien. J’ai mis un terme à la vente à temps, il l’a très mal pris inventant des choses auprès de notre groupe d’amis. Il a également essayé d’impliquer mon entreprise en rédigeant de faux mails sous mon adresse professionnelle. J’ai perdu un groupe que je pensais être des amis depuis de nombreuses années. Je déconseille fortement de faire des affaires en couple et avec des amis, j’apprends de mes expériences.
Si cela ne suffisait pas, en juillet je reçois une lettre manuscrite de ma tante et marraine me reprochant beaucoup de chose dans nos relations familiales. Je serai imbu de ma personne, me servant de mes cousins au lycée à l’époque pour ma réussite personnelle. Etant très proche de ma famille, cela m’a fait beaucoup de mal, je n’ai pas dormi deux nuits d’affilé. Avec l’aide de mes parents, nous avons essayé de comprendre, il y a certainement un problème de communication et une grande part de jalousie de ma soi disante ascension sociale. Nous suspectons mes cousins et ma tante de développer des troubles mentaux, on y revient toujours. Ma mère sur un coup de colère à vidé son sac sur ma tante alors que j’essayais de temporiser les choses. Malgré nos échanges la relation s’est rompue et cela me peine beaucoup, je me sens encore aujourd’hui coupable alors que visiblement je n’ai rien fait. Pour m’en sortir, je me détache de beaucoup de chose, c’est peut-être cela que mon ancien chef interprète comme un manque de motivation.
Je ne me plaints pas, j’ai des économies, des parents qui sont prêts à m’aider financièrement. La situation est beaucoup plus compliquée pour d’autres.
Suite à la rupture de mon contrat de travail, j’ai développé un nouveau projet personnel. Avec un ami, nous partons faire un tour du monde à la rencontre des agricultures. C’est un vieux projet que j’avais en tête, mais ce n’était jamais le bon moment. Tout est maintenant aligné.
Je suis retourné vivre chez mes parents avant mon voyage, je viens de passer une semaine dans la maison familiale durant leurs vacances, puis une semaine avec eux. Nous devons passer encore une semaine ensemble et cela ne va plus. Ma mère a très mal pris mon retour et le fait que je ramène des cartons, je n’ai pas de meuble. Depuis 6 ans, je revenais quelques weekends par an chez mes parents. J’avais bien vu des choses, mais je ne les imaginais pas à ce point. Ma mère, quand elle n’est pas dans ses associations est en permanence sur le net à parcourir des forums, conséquence elle dort peu et la maison n’est pas entretenue. Quand il faut recevoir du monde, c’est la panique stress, migraine pour finir par un coup de balai rapide et mettre tout ce qui traîne dans ma chambre 1 h avant l’arrivée des amis.
En 6 ans, ma chambre est devenue à l’image des autres pièces de la maison, une remise ou s’entasse des documents, meubles, bibelots que mes parents ne veulent pas jeter, cela pourrait servir. A écouter ma mère, la maison de 200 m² est trop petite. Je vous laisse imaginer la quantité de poussière. Mon père prend sur lui, il ne fait plus rien dans la maison. S’il touche à un appareil, ma mère lui reproche de l’abîmer ou de ne pas savoir s’en servir. Il fait le minimum dans le jardin, il m’a clairement dit qu’il n’avait plus de motivation pour s’en occuper. Mon père passe le maximum de temps possible dans les associations pour fuir la maison. Il invite le moins possible pour ne pas stresser ma maman. Mon frère se met les pieds sous les tables, il sort de sa chambre pour manger, un ado de 29 ans. Durant les vacances, j’ai commencé à nettoyer, sans faire de rangement, de la maison. Mon objectif est de soulager mes parents, assainir la maison pour leur éviter de tomber malade et stocker mes affaires dans de bonnes conditions. Cela me fut reproché à leur retour, je ne devais toucher à rien. Si le ménage n’avait pas été fait, je me serai pris également une remarque. Il est hors de question de faire venir une femme de ménage, elle ne saurait pas faire. Je suis dans une situation complexe, certes, j’ai quitté la maison. Ma chambre étant restée ma chambre d’ado, j’ai encore l’impression d’être un peu chez moi. Je n’ai pas la même exigence quand je suis à l’extérieur.
Mes parents sont de retour, nous n’arrivons pas à échanger. Je demande comment aider, je ne dois rien faire puis on me reproche de ne pas participer. Si je fais quoi que ce soit, ce n’est pas comme il faut, mais du coup rien ne sera fait. Par exemple, du linge humide peut rester plusieurs jours sur une chaise de la cuisine avant d’être étendue. Les courses avec ma maman sont une catastrophe, nous partons avec une liste qu’’il faut une heure pour établir pour au final se rendre compte qu’il manque la moitié des besoins qui n’avaient pas été listé. Au lieu de faire rayon par rayon, nous n’arrêtons pas de faire des allers-retours dans le supermarché. J’ai bien proposé de nous répartir les rayons, qu’est ce que je n’avais pas dit ! Je ne sais pas ce qu’il faut acheter, je n’ai pas à dire ce qu’il faut faire, je ne la respecte pas. Au final, j’ai fait le chauffeur.
Quand je pose des questions à ma maman, elle me répond bêtement toujours oui à des questions ouvertes. Elle n’écoute plus nos conversations captées par l’écran de son téléphone. Cela amène parfois des situations cocasses où l’on me reproche de ne pas avoir abordé tel ou tel sujets. Quand j’essaie d’en parler avec ma mère, de nouveaux, je suis insolent, mon père prend sa défense. Pour eux, c’est l’âge, ils ont 65 ans. Je pense plutôt à un manque d’attention dû aux écrans.
J’arrive un peu à discuter avec mon père quand il est présent, mais cela reste difficile. Pour mon père tout va bien, je suis normal, j’exagère les choses au travail. Nous n’avons pas de problème de communication. Il reconnaît quand même que je ne suis pas conciliant et que je m’emporte vite, mes parents ne m’écoutant pas, la pression s’accumule et cela explose. Cela me fait mal, j’aime mes parents à qui je dois tout, l’aide financière durant mes études, leurs conseils quand ils pouvaient. Le mieux serait de me taire, de tout prendre sur moi, mais je n’y arrive pas, je suis direct, sûrement brusque. J’ai peur de les perdre.
Face à ce constat, je dois passer pour un fils indigne et ce serait normal. J’ai besoin d’aide pour rétablir le dialogue avec mes parents et rétablir une légitimité dans le cadre professionnel. Je pars pour deux ans, le problème ne sera pas réglé à mon retour. Je ne sais pas comment je vais tenir, 6 mois, 1 an avant de retrouver un poste.
Merci de votre aide et de supprimer mon message une fois répondu. Je ne voudrais pas que ma mère le trouve par hasard.
Ps : j’espère ne pas avoir laissé trop de fautes, j’ai tendance à voir celle des autres, mais pas les miennes.