angoisse de rupture familiale
Depuis 4 mois, je n’arrive pas à surmonter ce que j’ai vécu comme un traumatisme : tristesse, ruminations, quelque chose hurle dans mon cerveau, réveils à 3h du matin…
Ma fille aînée, établie en Angleterre il y a 8 ans, a épousé cet été son conjoint, grec, avec qui ils ont eu une petite fille âgée de 2 ans.
Je n’ai rien vu venir de ce qui s’est joué : leur mariage devait initialement se faire entre amis, sans famille maternelle, car les parents de mon gendre, vivant en Grèce, ne voulaient pas venir (raison soi disant matérielle). Puis je fus invitée puisqu’ils s’étaient finalement décidés, eux logeant chez les mariés, moi devant prendre une location avec ma seconde fille.
Les 2 semaines précédent le mariage, ma fille m’ « informe » des éloignements à venir :
-son conjoint vit mal de rester seul quand elle vient nous voir en France (1 semaine par an. Le couple venait 2 fois une semaine dans l’année) ;
-son conjoint vit mal qu’elle m’appelle si souvent (lui-même téléphone à ses parents quotidiennement ; je laisse à ma fille l’initiative des appels). Effectivement, dès ce jour, ma fille a drastiquement réduit les communications.
- son futur mari vit mal l’absence de sa sœur (grecque) à son mariage, aussi passeront-ils toutes les vacances de Noël en Grèce. Jusqu’alors, les calendriers se succédaient parfaitement : Noël en France, et Noël orthodoxe en Grèce début janvier.
-Concernant le mariage, à la table des mariés, seuls les parents de son mari seraient présents. L’expression de mon sentiment d’injustice n’a rien changé. Ma fille m’enjoignait de comprendre que ses beaux-parents étant « désavantagés », ils voulaient rétablir l’équilibre. Aucune explication tenable n’a été fournie concernant ce prétendu « désavantage ».
Le jour même du mariage, j’ai reçu de multiples messages de mises à distance (ma fille demandant à sa sœur de la maquiller, d’aller lui chercher sa robe de mariée etc…) ; pas invitée à la soirée, réservée aux jeunes, ce que j’ai appris au dernier moment, je suis restée seule dans ma location.
L’effondrement a commencé là. Avec puissance (ne plus manger, ne plus dormir).
Au brunch du lendemain, alors qu’une collègue de ma fille a eu une question empathique relative à l’éloignement, mes larmes ont jailli, bien que je me sois immédiatement ressaisie, cela m’a valu la condamnation d’avoir gâché leur mariage.
Je m’auto condamne en permanence de n’avoir pas été capable d’encaisser, je me suspecte de distorsions, de dramatisation, me flagelle des fragilités laissés par des traumas d’enfance (abandon de 0 à 3 ans, négligence, placement à 13 ans pour échapper aux attouchements de mon beau-père).
Je me torture à chercher des explications : ma fille a t-elle fait une sorte d’allégeance à sa belle famille, purgeant les sordides histoires d’abandon de ses deux parents pour se créer une nouvelle identité dans une famille solide, sans stigmates, vivant dans des propriétés familiales dans un décor de carte postale en Grèce. Ou est-ce une résurgence de notre histoire : j’ai quitté son père quand elle avait 2 ans (l’âge actuel de sa fille…), des années durant j’étais pour elle la mauvaise « celle qui avait fait du mal à son père » disait –elle en me donnant des coups de pied. Notre relation a toujours été conflictuelle, les suivis psy n’y ont rien changé. L’apaisement est venu après avoir quitté la France.
Ma vie était sereine, en couple avec le père de ma seconde fille, plein d’amour et d’humour, j'exerce un métier qui continue de m’intéresser depuis plus de 30 ans.
J’ai l’impression d’être coincée dans un scénario malsain qui compromet ma relation avec ma fille et petite fille ; le sol s’est ouvert sous mes pieds, quelle thérapie : EMDR, hypnose… ? Quelle communication avec ma fille, sachant que l’échange direct est bloqué par « tu te racontes un film ! ».
Merci de tout cœur de vos retours !