TAG-Depression - Angoisses - remise en cause sentiments pour mon conjoint
Bonjour,
J'espère que mon récit ne sera pas trop long.
J'ai rencontré mon conjoint il y a bientôt 6 ans (en août 2015), quelques mois après avoir subit une agression sexuelle (avril 2015, j'en avais déjà subit une 10 ans auparavant). J'étais à ce moment déjà engagée dans une procédure judiciaire.
Avant cette agression, j'étais perpétuellement en quête de relations passionnelles. Quand j'ai rencontré mon conjoint, j'étais assez dubitative, il ne ressemblait en rien aux hommes qui m'avaient attirée jusqu'alors. C'est en apprenant à le connaître que j'ai développé des sentiments avec l'intuition que tous les deux nous allions construire quelque chose. Nos premiers mois ensemble se sont très bien passés, même sexuellement, je ne me sentais pas impactée par l'agression que j'avais subit.
Notre vie sexuelle a commencé à changer après un entretien avec le juge d'instruction qui s'occupait de l'affaire judiciaire que je menais de front ! Avec le recul, je sais que cet entretien m'a fait peur et je ne saurais en expliquer les raisons mais quoiqu'il en soit ma libido s'est effondrée après ce dernier et nos rapports intimes se sont de plus en plus espacés.
Nous avons emménagé rapidement ensemble avec quelques réticences de ma part car j'ai toujours eu peur de l'engagement (pas seulement amoureux). Après m'être installée chez lui, j'ai commencé à remettre mes sentiments en question et à développer des angoisses avec des pensées obsessionnelles (je l'aime ou je ne l'aime pas ?). Ces pensées se sont imposées à moi et elles ont duré un certain nombre de semaines. J'allais vérifier auprès de mes amies, ce qu'il pensait de mon couple, je demandais à mes parents ce qu'ils en pensaient.. Comme je suis sujette à un TAG et aux phobies d'impulsion, les gens qui me connaissent bien ont vite compris que j'étais en train de "transférer quelque chose sur lui".
Ces ruminations se sont arrêtées lorsque mon père est tombé malade. A l'époque je travaillais dans la finance de marché et mes journées étaient très denses. Pendant quelques mois, ma vie a été rythmée par le travail et les allers-retours à l'hôpital. Avec mon conjoint, nous avons également entrepris de déménager et de vivre dans un appartement que nous avions choisi ensemble. Mon père est décédé un mois après notre emménagement (avril 2016). Cela a été une véritable épreuve car j'avais une relation très fusionnelle avec mon père. Mes doutes sur mes sentiments pour mon conjoint ont repris du jour au lendemain.
J'ai pris l'initiative de négocier une rupture conventionnelle avec mon employeur car je n'avais plus aucune force, ni motivation. Un mois après avoir arrêté de travailler, j'ai compris que j'avais tous les signes du "burn out" et j'ai développé une anxiété sociale très forte, je n'étais plus capable de sortir de chez moi, de prendre les transports en commun. Je me suis sentie, à ce moment là, totalement dépendante de mon conjoint et de ma mère et cela a été atroce pour moi et pour eux.. Je ne me reconnaissais plus ! (J'ai pu effectuer un travail de TCC qui m'a permis de ressortir et de retrouver un travail).
Je sentais que mon conjoint était impacté par toutes mes angoisses, mes doutes et mon moral qui flanchait. Je lui ai conseillé d'aller voir une psychologue pour qu'il puisse évacuer et ne pas tout prendre sur lui car ce n'était pas son rôle. Cette dernière lui a bien évidement conseillé de me quitter. (Chose qu'il n'a pas fait et j'en suis très heureuse !).
Tous mes doutes se sont estompés comme par magie le jour j'ai appris que j'étais enceinte. Une très jolie surprise qui n'était pas attendue ! Tout m'est alors apparue de manière très claire. Je n'avais plus aucun doute quant à mes sentiments, ni quant au fait que c'était avec lui que je souhaitais avoir un enfant !
A chaque nouveau déménagement (nous avons déménagé tous les ans !), mes doutes revenaient mais de manière beaucoup moins forte et j'arrivais à passer au dessus plus facilement. D'autres situations pouvaient me faire revenir dans ces doutes anxiogènes comme les proches qui divorçaient où les mariages !
En février 2020, juste avant le confinement, j'ai perdu ma mère et ce fût un choc terrible car elle est décédée très rapidement d'une insuffisance cardiaque qui n'avait pas été diagnostiquée (relation plus que fusionnelle avec elle, elle était mon essence). N'ayant plus personne à proximité (ma soeur cadette habite en Angleterre), j'ai géré seule la succession pendant un an. La période de confinement a également été très difficile car nous étions tous les deux enfermés à la maison avec mon conjoint, pourtant nous avons apprécié de pouvoir nous retrouver pendant le premier confinement car avec une enfant en bas-âge les moments à deux étaient rares.
Mon conjoint et moi-même avons racheté la maison familiale. Nous étions heureux de pouvoir reprendre cette maison, d'y faire grandir notre fille. Mais voilà que, deux semaines après notre emménagement, mes doutes et mes angoisses au sujet de mon conjoint ont repris sans raison évidente et ont atteint leur paroxysme. Pendant deux semaines, j'ai fais des crises de panique, je ne dormais plus la nuit et quand j'arrivais à m'endormir, j'étais prise de crises d'angoisse nocturnes. J'avais des crises de pleurs dès le matin que je n'ai jamais eu. Je vivais dans la peur constante de le quitter sur un coup de tête.. Sans aucune raison évidente, je me suis également mise à rejeter ma belle-famille que j'adore, je ne voulais plus les voir. M'occuper de ma fille était un véritable fardeau. Mon médecin m'a diagnostiqué un TAG avec dépression et prescrit des anxiolytiques qui m'ont permis de diminuer le niveau d'anxiété.
A ce jour, j'ai toujours ces ruminations perpétuelles, elle ne m'angoisse plus avec la même intensité., toutefois elle m'éloigne de mon conjoint et de ma famille. J'ai des scénarios de rupture qui s'imposent à moi tout le temps, le jour, la nuit. J'ai parfois envie de tout envoyer valser : conjoint, enfant, belle-famille, boulot.
Je suis très nostalgique de ma vingtaine où je vivais dans cette même maison avec mes parents et où je n'avais finalement que très peu de responsabilités.
Aujourd'hui, je me sens assaillis par le quotidien, par la routine, par toutes ces angoisses, ruminations, le manque de motivation et de sérénité. Toute ma vie me pèse : vie de couple, vie de famille, travail...
Je précise que concernant les angoisses concernant mon conjoint, j'ai essayé la TCC, mais elle n'a pas eu le résultat escompté. J'ai également fait des méthodes de régulation émotionnelle (TIPI).
J'ai la sensation qu'il y a comme une résistance, un blocage profond et j'ai du mal à comprendre mes maux..
Je vous remercie d'avoir pris le temps de lire ce très long message.
Cordialement,
Laura