Crise d'angoisse : que veut-elle me dire ?
Bonjour,
J'ai 52 ans, 2 enfants et le même conjoint depuis 26 ans que j'aime et avec lequel je m'entends bien. Nous avons eu une crise il y a deux ans mais nous l'avons dépassée.
De nature réservée et anxieuse étant enfant, je me suis peu à peu affirmée grâce à mes enfants. J'ai cependant commencé à être stressée lorsque j'ai démarré ma vie de couple, puis j'ai connu des périodes de fort stress, crises d'angoisse et agoraphobie vers 35 ans. Mes enfants étaient petits. J'étais épuisée moralement et physiquement.
Je me suis soignée de manière naturelle, psychothérapie, sophrologie, ... et les angoisses ont un peu disparu ou tout du moins j'ai commencé à éviter les situations stressantes.
Les angoisses reviennent de temps en temps et de plus en plus maintenant, peur de conduire, peur de l'avion, vertiges en randonnée, claustrophobie, .... à l'heure actuelle mes peurs reprennent le dessus et je me sens engluée et paralysée par elles.
Je fais les choses mais sans entrain, pas envie de prendre soin de moi, sport, nourriture, sorties ... je ne me sens pas dépressive, je ne pleure pas, je me lève le matin pour aller travailler ou m'occuper de qui a besoin de moi, mais je n'ai pas d'envies pour moi, et d'ailleurs j'ai réfléchi à ce qui me ferait envie dans la vie et je n'ai pas trouvé.
J'ai toujours suivi un chemin tout tracé et je n'ai jamais réfléchi à un plan B.
Je ne peux plus rien faire sans réfléchir aux risques qui pourraient arriver et du coup je ne fais plus rien et je sens que je m'éteins.
J'ai bien essayé de traiter ces peurs par des TTC, mais elles se déplacent et c'est sans fin.
Mes enfants ont bientôt fini leurs études mais je ne pense pas que ça soit lié à leur départ car ces peurs ont toujours été dans ma vie.
Récemment, j'ai fait une prise de sang de routine et j'ai cru avoir développé la même maladie incurable que ma maman décédée il y a 4 ans : j'ai alors ressenti une bouffée d'angoisse incroyable, une panique immense, et j'ai pensé : "non pas maintenant, ça n'est pas possible, je n'ai pas vécu".
Pourtant, j'ai fait des études supérieures, j'ai un travail épanouissant, un conjoint avec qui sortir et voyager, et deux filles merveilleuses que j'adore.
Mais je m'interroge sur ma réaction : ça n'était pas la peur de mourir, c'était la peur de n'avoir rien fait de ma vie, d'avoir laissé passer le temps. Je sais que ça peut paraître choquant de penser ça alors que la vie m'a plutôt épargnée. Je ne regrette pas du tout ma vie et mes enfants, mais je me questionne par rapport à cette réaction "réflexe" que je n'avais pas prévue et que je n'arrive pas à m'expliquer : qu'est-ce que je n'ai pas fait qui me manque aujourd'hui, et qui peut-être pourrait expliquer ces peurs diverses, escalators, avion, enfermement, ...
Suite à cette crise, mon médecin m'a rassurée, et je suis retombée dans ma léthargie, ou disons que je suis retournée dans ma zone de confort à ne rien faire de trop dangereux. Je reste chez moi à ranger, trier des affaires, regarder des films.
Si je comprenais ce qui me manque, peut-être que je trouverai la force de lutter et de me relancer dans la bataille.
Je vous remercie de m'avoir lue.