Je n'ai plus la motivation de vivre

Réalisée par Ardna999 · 7 oct. 2023 Aide psychologique

Bonjour,

Aujourd'hui je me confie sur mes problèmes car j'en ai besoin et que cela me fait énormément souffrir.

Je suis une jeune femme de 24 ans, et dans ma situation actuelle, je n'ai ni travail, ni amis, ni formation diplômante (je ne compte pas le bac), et on m'a diagnostiqué une dépression il y a plusieurs années accompagnée de troubles anxieux.

Je ne sais pas comment je suis tombée aussi bas.
J'ai eu une enfance difficile et très instable. Elevée par des parents témoins de Jéhovah, j'ai développé un retard social et une peur des autres. De plus, ils se disputaient tout le temps, et pas des petites disputes, car ça en arrivait aux mains. Les gendarmes commençaient même à nous connaître. Ma mère qui était très impulsive nous prenait avec elle, mon frère et moi, et nous emmenait dans des campings, des hôtels ou à l'autre bout de la France après chaque dispute.
A 9 ans, j'ai été abusée sexuellement par un ami de mes parents, ce qui m'a laissé un traumatisme qui est toujours présent aujourd'hui.
A 12 ans, mes parents ont divorcé, ma mère est partie sans dire au revoir, nous abandonnant entre les mains de mon père alcoolique et violent. Nous avons vécu dans la misère avant qu'il rencontre une femme.
Au début, tout se passait bien. Mais peu à peu, elle s'est transformée en sorcière. Parmi les maltraitances qu'elle nous a infligés, mon frère et moi, il y avait la privation de nourriture. Une fois, j'ai vu ses 2 enfants engloutir une poche de chocolatines entière, et mon frère et moi avons été obligés de les regarder faire sans rien dire. Elle battait mon frère, le punissait sans raison, et ses enfants étaient aussi cruels qu'elle. Ils tapaient mon frère, disaient des mensonges sur lui et riaient quand il se faisait frapper, et moi, je ne disais rien. J'avais trop peur. Je m'en veux tellement aujourd'hui de ne pas l'avoir protégé plus que ça. Je ne comptais pas sur mon père, un lâche qui nous frappait quand il était en colère pour quelque raison que ce soit. Plus tard, mon frère a été placé en famille d'accueil, et j'ai appris récemment que c'est mon père et cette femme qui avaient fait la demande pour se débarrasser de lui. Quand il est parti, cette femme s'en est prise à moi. En plus des privations de nourriture, je n'avais pas le droit de me laver de toute la semaine, voire plus, je n'avais pas le droit de choisir mes vêtements, c'est elle qui les choisissait, je n'avais pas le droit de faire mes devoirs en rentrant du collège, car il fallait que je m'occupe des tâches ménagères qu'elle aurait pu faire vu qu'elle ne travaillait pas, il fallait que je lave son linge, que je fasse à manger, que je m'occupe de la toilette de ses enfants, de leurs devoirs, de jouer avec eux, et évidemment, quand mon père rentrait, elle disait que c'était elle qui avait tout fait et que moi je n'avais rien foutu, donc il me frappait en guise de punition. Tous les soirs, j'avais la boule au ventre en rentrant car je savais que quoi que je fasse, j'allais me faire battre. En plus de ça, elle passait son temps à me rabaisser, à me dire que j'étais moche, stupide, fainéante. Un jour, j'ai enfin avoué à l'assistante sociale de mon collège le traumatisme que j'avais subi enfant, et elle l'a rapporté à mon père qui en a parlé à cette femme. Je ne pensais pas qu'il pouvait y avoir pire que l'enfer, mais j'y étais. Elle m'a accusé d'être une menteuse, de délirer, d'être folle, puis elle m'a accusé d'avoir aimé ce qu'il m'avait fait, d'en avoir profité, que c'était ma faute car c'est moi qui l'avait aguiché. Chaque jour, elle me traitait de s*****, de p***, quand des amis venaient à la maison, elle m'humiliait devant eux en parlant de cette histoire mais en la déformant pour qu'on pense que je l'avais mérité. Elle me menaçait de mort, elle me menaçait d'appeler ses cousins pour qu'ils viennent me v***** pour que je vois ce que ça faisait vraiment et parce que je ne méritais que ça selon elle. Je vivais dans la peur constante, pas un jour de répit. Après 2 ans de calvaire, j'ai baissé les bras. J'ai cessé de m'alimenter, je me suis renfermée sur moi-même, mes notes ont chuté, je n'étais plus que l'ombre de moi-même. J'ai fini par faire des malaises, ce qui m'a conduite à l'hospitalisation. Là, une éducatrice sociale est venue me voir et elle m'a dit que je ne retournerais pas chez mon père. J'ai retrouvé l'envie de vivre, et deux semaines après, j'ai été placée en famille d'accueil.
Mais ça n'a vraiment pas été facile. Les traumatismes que j'avais vécu me hantaient jour et nuit, j'étais apathique, je me scarifiais et j'ai fait plusieurs dépressions qui m'ont à nouveau conduite en unité psychiatrique. J'ai vécu dans trois familles d'accueil différentes de mes 14 à mes 17 ans.
Mon souhait était de devenir enseignante, aussi je suis partie à l'université pour faire des études de lettres. Là non plus, ma vie n'a pas été de tout repos. J'étais bonne en cours, moi qui avais toujours été renfermée, sans aucun ami, je prenais confiance en moi et découvrais la vie sociale, je me suis fait des amis, j'ai découvert les sorties, les soirées, les activités, choses dont j'avais toujours été privée. Mais comme je vous ai dit, j'avais du retard social. J'étais donc extrêmement naïve. Durant les premières années de ma vie d'adulte, beaucoup de personnes ont profité de moi, que ce soient des petits amis ou des faux amis. Je faisais un job étudiant à côté de la fac, et j'étais harcelée par mes collègues, si bien que j'ai fini par démissionner. Je faisais aveuglément confiance en chaque personne qui faisait un tant soi peu attention à moi, et j'ai eu tellement de problèmes à cause de ça.
Mes parents ne m'ont pas été d'une très grande aide. Ma mère a toujours été instable et mon père se rattrapait comme il pouvait en m'aidant financièrement, ce qui était mieux que rien. Je suis retombée dans la dépression plusieurs fois, je me suis taillée les bras.
J'ai fini par abandonner les études, je n'avais plus la force morale de continuer. En 2022, je me suis mise à mon compte dans la rédaction web. J'étais à ce moment-là en couple avec un homme depuis 1 an et demi, on vivait ensemble et il était très attentionné et patient avec moi. Il m'a beaucoup aidée financièrement en attendant que mon entreprise fonctionne. J'avais des amis, dont une meilleure amie que je voyais de temps en temps et avec qui je m'entendais bien. Je ne parlais plus à ma mère, et c'était très bien comme ça.
Mais cela faisait 2 ans que je luttais contre des symptômes d'agoraphobie. Jusque-là, j'avas plutôt bien géré.
En janvier de cette année, mon copain a trouvé un appartement dans la ville de son travail, je l'ai suivi et on s'est installés. Deux semaines après, il rompait avec moi, après 2 ans de relation fusionnelle, du jour au lendemain. Je suis allée chez mon père dans un premier temps, mais il ne m'a pas laissée me remettre de mes émotions et m'a dit que si je voulais rester chez lui, il fallait que je travaille le plus vite possible. Pendant 2 semaines, ça a été des critiques, des coups de gueule, des "secoue-toi un peu, t'es dépressive comme ta mère, la dépression c'est pour les faibles". Dois-je te rappeler tout ce que tu as fait avant, papa ?
Bref, je suis revenue très vite chez mon ex et j'ai coupé les ponts avec mon père, réalisant qu'il n'avait pas changé. J'ai continué à chercher du travail, mon ex voulait que je parte rapidement, mais mon agoraphobie me freinait. J'ai tenu 3 mois comme ça, puis, épuisée par tant d'échecs, je me suis ouvert à nouveau les bras. C'est mon ex qui m'a retrouvé et qui m'a emmené à l'hôpital où je suis restée deux semaines. Plusieurs de mes amis avaient coupé le contact avec moi après la rupture. J'ai donc envoyé un ultime appel à l'aide à ma meilleure amie, la seule qui m'avait toujours soutenu, mais j'ai reçu une douche froide quand elle m'a dit qu'elle en avait marre qu'après toutes ces années, je sois encore mal, que je n'avançais pas contrairement à elle, que je la décevais, qu'elle voulait sortir et faire des activités mais qu'avec moi ce n'était pas possible, qu'elle finissait par penser que je faisais semblant de faire des crises d'angoisse tellement c'était irréel, et d'autres choses encore. Après ce message, je me suis excusée de l'avoir tant fait souffrir, puis j'ai supprimé tous mes comptes des réseaux sociaux, j'ai coupé le contact avec les dernières connaissances qu'il me restait, j'ai éteint mon portable et j'ai fait une tentative de suicide. Quand j'y repense, je frissonne encore d'avoir été aussi prête à mourir, aussi résignée. Après cette tentative ratée, j'ai su que je ne voulais pas vraiment mourir, mais que je voulais arrêter de souffrir.
J'ai recontacté ma mère à qui je n'avais pas parlé depuis un an, et j'ai bien fait, car elle m'a vraiment soutenue, elle s'était améliorée sur le plan mental et elle m'a proposé de venir vivre chez elle. Au début, ça se passait bien, mais ma mère est toujours témoin de Jéhovah. Elle a donc tenté de me refaire la même éducation que quand j'étais petite, sauf que j'ai refusé cette fois. Elle m'a alors chassée de chez elle et j'ai du revenir chez mon ex. Retour à la case départ.

Voilà mon histoire. Aujourd'hui, je ne sais même pas comment je trouve encore la force de continuer. Quelque part, je sais que je dois trouver du travail puis un logement pour ne plus embêter mon ex. Mais une fois que je serai seule chez moi, qui sait si je ne vais pas à nouveau renoncer ? J'ai perdu toutes les personnes que je connaissais, je n'ai nulle part d'autre où aller. Mes troubles agoraphobes se sont calmés car je me force à sortir chaque jour, je prends un traitement, mais je suis toujours sur liste d'attente pour voir un psychologue. Quand je vois à quel point les gens que je connais ont évolué et ont avancé, alors que moi je fais du sur-place depuis toujours, ça me rend malade et je suis en colère contre moi-même. Tous les jours, je me dis que demain ira mieux, que je sortirai de ma torpeur et que je ferai les choses qui doivent être faites, mais tous les jours se ressemblent. Quand je ne cherche pas du travail, je passe mes journées à dormir, fumer et regarder la TV. Je peux passer des jours sans me laver, sans manger, une situation qui n'a pas changé depuis mes 18 ans. Je me sens malheureuse, je broie du noir, et les rares moments où je suis contente ne durent pas. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais plus quoi faire. J'ai peur de devoir vivre avec la dépression toute ma vie. Sans elle, je ferai tellement de choses, j'écrirais, je peindrais, je ferai un travail créatif qui me plaît, j'apprendrais sans cesse, j'aurais des amis sincères... Je ne sais pas comment retrouver la motivation de vivre, comment retrouver l'envie de me lever chaque matin, ou du moins la discipline. On dit que quand la motivation ne suffit plus, la discipline prend le relais. Mais même ça, je n'y arrive pas.

Que dois-je faire hormis consulter un psychologue ?

Merci d'avoir pris le temps de me lire et merci d'avance pour vos réponses.

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Meilleure réponse 5 NOV. 2023

Bonjour Ardna,

Tout d'abord, veuillez nous excuser pour le si peu de réponse à votre question. Il y a actuellement un gros problème informatique sur la plateforme Psychologue.net et les thérapeutes n'ont accès aux questions que très tardivement.

Vous avez vécu de tels traumatismes multiples qu'aujourd'hui vous n'avez plus la force de survivre seule.
Merci de demander de l'aide.
Toutes ces blessures, cette maltraitance ont besoin d'être soignées. Vous avez droit à réparation psychique, physique, matérielle.

Je vous invite à vous faire accompagner par un-e thérapeute et en même temps à contacter une association d'aide aux victimes où vous trouverez du soutien, une assistante sociale, des groupes de parole. Vous n'êtes pas seule, d'autres peuvent aussi comprendre ce par quoi vous êtes passée et vous apporter de l'empathie, de l'écoute et du soutien concret.

Je reste à votre écoute et à votre disposition si vous souhaitez.
Claire Thomas,
Psychosomatothérapeute

Claire Thomas Psy sur La Chapelle-Caro

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2 NOV. 2023

Bonjour

Vous avez vécu ou dirais-je survécu à tant de maltraitance physique et psychologique que vous êtes plus forte que vous ne voulez l'admettre. Ce que je peux vous conseiller, c'est vous faire accompagner par une personne de confiance, arrêter de vous tourner toujours vers les personnes qui vous ont infligé des souffrances (père, mère). S'il y a une association dans laquelle vous pourriez vous reconstruire dans la bienveillance et peut être vous sentir utile, cela pourrait vous aider à reprendre goût à la vie en douceur. Vous n'avez que 24 ans et vous toute la vie devant vous. A vous de la rendre belle et vous entourant de bonnes personnes, en apprenant à dire non.
Chaque chose en son temps, un pas devant de l'autre. Ne vous mettez pas de grands objectifs mais plutôt des étapes simples et réalisables.
Je suis à votre écoute si besoin en visio. Sinon trouvez un CMP dans votre ville et accrochez vous !
Je suis confiance pour vous.
Bien à vous
Charlotte
Psychologue
Travail, Couple, Famille

Charlotte Blacque-Belair Psy sur Boulogne-Billancourt

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