Je suis sortie 2 mois avec mon violeur
Bonjour,
J’ai rencontré un homme il y a 4 mois. Au début c’était amical, et puis un soir chez lui, il m’a violée. Sur le coup, je n’ai pas compris tout de suite que c’était un viol, je savais que quelque chose clochait mais le mot « viol » ne me venait pas vraiment. Dès le lendemain, je me sentais mal et j’ai décidé de lui en parler. Je lui ai dit que je n’étais pas bien car la veille, je lui avait dit « non » 50 fois, et que c’était « encore plus non » sans préservatif. Qu’il avait quand même bien dû se rendre compte de ma panique sur le moment. Sa réponse a été de me dire que « les capotes c’est nul » et de me sortir les résultats de son dernier test IST sur son téléphone. Je lui ai dit que ce n’était pas le problème, que de toute façon j’allais me faire moi-même tester suite à ce qui s’était passé, bref. Il était dans le déni et je n’ai pas eu la force de continuer à essayer de lui faire prendre conscience que ce qui s’était passé, n’était pas normal. J’étais beaucoup trop mal pour ça.
A ce moment, j’étais encore en dépression, avec anxiété et insomnies à répétition. J’avais un peu… Peur de tout et tout le temps. Surtout des autres. Je me suis dit que peut-être ma réaction était dû à mon état, et que finalement ce n’était pas vraiment de sa faute. Que c’était sans doute moi qui surréagissais. Et puis, on s’entendait bien, nos chiens s’entendaient bien aussi (oui avec le recul je trouve ça bête, mais à ce moment je cherchais « le positif » par tous les moyens).
Ce qui fait que pendant presque 2 mois ensuite, je suis sortie avec cette personne. Qui n’était pas « que » un violeur, avait de bons côtés, et qui s’est rapidement projeté avec moi, a développé des sentiments forts envers moi. Sauf que, de mon côté, je me sentais de plus en plus mal avec lui, je faisais des crises d’angoisse lorsqu’il venait, mais encore une fois, je me disais que c’était lié à mon état dépressif. Néanmoins cette différence de sentiments, entre les siens et les miens, commençait à me faire dire qu’il fallait que la relation s’arrête.
Un jour, peu de temps avant que je mette un terme à notre relation, on se téléphone, car cela faisait plusieurs fois que je refusais qu’on se voit. Au bout d’un certain temps de conversation, je lui explique que pour moi les bases de notre relation ne sont pas bonnes, et je lui reparle de cette « première fois ». Il s’est énervé tout de suite en me disant « c’est bon oh, je ne suis pas un violeur !! » ma réponse : « j’ai pas dit ça……….. Mais comment tu appelles le fait que la personne te dise non 50 fois, insiste bien sur le fait que, en plus sans capote, c’est encore plus NON et pas négociable… Que pendant plusieurs minutes elle se débat… Que tu prennes ça pour un jeu, que tu lui tiennes les poignets et que tu « lui mettes » quand même ? Alors que la personne te faisait clairement part de sa panique sur la situation ? » … Un blanc s’en est suivi… Il m’a dit qu’il comprenait mieux pourquoi j’étais si mal en sa présence, je cite, « si c’était comme ça que je le voyais » … Il s’est excusé. 2 semaines après environ, je mettais un terme à notre relation.
Un peu avant cette discussion, j’avais démarré une nouvelle thérapie, qui m’aidait grandement, je dirais même, m’a sauvée. Je me sentais plus forte, j’arrivais enfin à poser le mot viol sur ce qui s’était passé (même si tout ça n’a pas été évoqué pendant mes séances).
Pendant nos relations sexuelles, qui n’ont finalement pas été si nombreuses en 2mois… J’avais l’impression d’être « là sans être là », et je me disais souvent « il faut que je répare, ça va me réparer ». C’est difficile à expliquer.
Aujourd’hui, je cherche à comprendre pourquoi j’ai quand même entamé une relation avec lui, malgré ce qu’il avait fait. Je n’ai pas trouvé de témoignage dans ce sens, ou en tout cas, pas vraiment comparable à ce que j’ai vécu.
Ma question est la suivante : est-ce qu’il est plus ou moins fréquent de « sortir avec son violeur » ?