Perte de contrôle et auto-destruction
Bonjour, voilà, je me présente succinctement, je m’appelle Emilie, j’ai 22 ans et je crois qu’à l’heure actuelle, ce sont les seules informations que je connaisse de moi avec certitude. Depuis quelques mois, je traverse une période de ma vie très compliquée, et j’ai conscience qu’il s’agit là de la transition vers l’âge adulte, et que tout le monde y passe, et que cela reflète aussi l’enfance parfois compliquée que j’ai pu avoir. Malgré tout, mon quotidien, c’est teinté de noir et j’ai l’impression de ne plus me connaître. Comme si j’étais dans le corps d’une autre fille. Il y a de ça quelque temps, j’ai traversé un genre de delirium sous l’effet de l’alcool, qui a eu de très très grosse répercussion sur ma vie et sur ma santé mentale, ce qui m’a poussé à prendre contact avec un psychiatre. J’étais, et je le suis toujours parfois, effrayée par ma propre présence. J’avais l’impression d’être semblable au Docteur Hyde, et de prendre enfin conscience de cette dualité de personnalité en moi.
J’ai toujours eu un comportement très axé sur l’auto-destruction, et je m’en rends bien compte aujourd’hui au travers de mes actions et de mes choix que je ne comprends plus. Je ne parle pas de mutilations, de tentatives de suicides ou autres types de flagellation personnelle « directe », je ne suis pas suicidaire.
Cependant, j’ai consommé énormément de drogues dures pendant 4 ans, et bien que j’ai arrêté depuis, le cannabis me suit depuis 6 ans de façon journalière et mon obsession maladive pour mon poids ne m’aide pas à m’épanouir en tant que jeune adulte. Je me pèse très très très régulièrement et consigne tout dans un petit carnet, je suppose cela représente pour moi un moyen de garder le contrôle sur mon corps et mon apparence.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais dans la tête qu’après l’année pourrie que j’avais passé, 2024 serait pour moi le signe du renouveau et de la bienveillance.
Il m’a violé le premier jour de cette année que j’attendais tant. J’ai essayé de lutter au début, en lui disant non et en le poussant avec mes mains, puis j’ai abandonné et je me suis laissé faire. Je sais avec le recul que j’aurais pu faire quelque chose, j’aurais pu crier, me débattre, le frapper, mais pendant un instant, c’était comme s'il n’y avait plus rien autour de moi, et que nous étions seuls tous les deux, sur le carrelage froid de ma salle de bain.
Après ça, j’en ai parlé à mon psychiatre uniquement. Je ne suis absolument pas du genre à me confier, mes amis savent peu de choses sur moi et sur mes émotions, et je n’appelle jamais ma famille quand il s’agit de mauvaises nouvelles. Mais j’ai été incapable de lui avouer que deux semaines plus tard, je suis retournée le voir. Je ne sais pas pourquoi je ne voulais pas rester le dessus, j’aurais tellement aimé que les choses se passent différemment que j’ai tout fais pour écraser ce souvenir par un nouveau, un souvenir qui soit consenti.
Je me rends bien compte que c’est un témoin supplémentaire de l’autodestruction que je m’inflige inconsciemment. Je me sens vide et seule comme je ne l’ai jamais été, et bien que l’on m’ai appris depuis petite qu’après la tempête viens le beau temps, les jours sombres ce font de plus en plus long. Alors, je vous confie mon histoire, peux être pour m’en libérer un peu, mais aussi pour votre expertise et vos conseils.
Je vous remercie pour l’attention que vous porterez à mon message, et vous souhaite tardivement une belle et douce année 2024.