L’agoraphobie : comment lutter contre cette peur ?

Assez méconnue, l’agoraphobie est un trouble anxieux qui affecte profondément la vie de nombreuses personnes. Elle est caractérisée par une peur intense et persistante de certains endroits ou de certaines situations.

28 JUIN 2023 · Lecture : min.
L’agoraphobie : comment lutter contre cette peur ?

Cette peur est souvent si paralysante qu'elle limite considérablement la capacité de la personne qui en souffre à mener une vie normale. Dans cet article, nous explorerons ce qu'est l'agoraphobie, ses causes potentielles, ses symptômes et les options de traitement possibles.

Qu'est-ce que l'agoraphobie ?

Selon le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5e édition), l'agoraphobie est un trouble anxieux caractérisé par la peur ou l'anxiété liée à des situations où la personne perçoit qu'il serait difficile de s'échapper ou d'obtenir de l'aide en cas de panique ou de symptômes embarrassants. Les individus atteints d'agoraphobie évitent généralement ces situations ou les endurent avec une anxiété intense. Les exemples courants de situations évitées peuvent inclure les espaces ouverts, les foules, les files d'attente, les ponts ou les transports en commun.

Pour répondre aux critères diagnostiques de l'agoraphobie selon le DSM-5, la peur ou l'anxiété doivent être excessives ou disproportionnées par rapport au danger réel présenté par la situation redoutée. De plus, ces symptômes doivent persister pendant au moins six mois.

Les symptômes de l'agoraphobie

Si les symptômes de l'agoraphobie varient d'une personne à l'autre, ils sont généralement liés à la peur ou à l'anxiété éprouvée dans certaines situations. Voici quelques symptômes courants associés à l'agoraphobie :

  1. Évitement de certaines situations : Les personnes atteintes d'agoraphobie ont tendance à éviter les endroits ou les situations qui déclenchent leur anxiété. Cela peut inclure les espaces publics, les foules, les transports en commun, les centres commerciaux, les ponts, les files d'attente, les grands espaces ouverts, etc.
  2. Peur de se retrouver dans des situations d'échappatoire difficile : Les individus atteints d'agoraphobie ont souvent peur de se retrouver dans des situations où ils pensent qu'il serait difficile de s'échapper ou d'obtenir de l'aide en cas de crise de panique ou de symptômes embarrassants. Ils craignent de ne pas pouvoir trouver rapidement un lieu sûr.
  3. Anxiété anticipatoire : Les personnes souffrant d'agoraphobie peuvent ressentir une anxiété intense et anticipatoire à l'idée de devoir affronter les situations redoutées. Cette anxiété peut se manifester par des pensées négatives, des inquiétudes excessives et une anticipation anxieuse des conséquences potentielles.
  4. Attaques de panique : Les crises de panique peuvent accompagner l'agoraphobie. Il s'agit d'épisodes soudains et intenses de peur ou d'anxiété, souvent accompagnés de symptômes physiques tels que palpitations, essoufflement, tremblements, transpiration, étourdissements, sensations de suffocation, douleurs thoraciques, etc.
  5. Besoin d'accompagnement : Les personnes atteintes d'agoraphobie peuvent ressentir le besoin d'être accompagnées par quelqu'un de confiance lorsqu'elles se trouvent dans des situations anxiogènes. La présence de cette personne peut leur apporter un sentiment de sécurité et de réconfort.

Il est important de noter que ces symptômes doivent causer une détresse significative et avoir un impact négatif sur la vie quotidienne de la personne pour être considérés comme un trouble agoraphobique.

Les causes de l'agoraphobie

Les causes de l'agoraphobie

Les causes exactes de l'agoraphobie ne sont pas encore pleinement comprises. Il est probable qu'elle soit le résultat d'une combinaison de facteurs génétiques, biochimiques et environnementaux. Les antécédents familiaux d'anxiété et de troubles paniques peuvent augmenter le risque de développer une agoraphobie. Des déséquilibres chimiques dans le cerveau, en particulier au niveau des neurotransmetteurs tels que la sérotonine, peuvent également jouer un rôle dans le développement de ce trouble.

Certaines expériences traumatiques, telles que des attaques de panique répétées dans des environnements spécifiques, peuvent déclencher l'agoraphobie chez certaines personnes. Par exemple, une personne ayant vécu une attaque de panique dans un ascenseur peut développer une peur intense des espaces clos et éviter par la suite tout endroit similaire.

L'agoraphobie : comment la traiter ?

L'agoraphobie est heureusement un trouble qui peut être traité avec succès. Les approches de traitement courantes comprennent la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la pharmacothérapie. La TCC est une forme de thérapie qui vise à aider les individus à identifier et à modifier les schémas de pensée négatifs qui contribuent à leur anxiété. Elle peut également impliquer des techniques telles que l'exposition progressive, où les patients sont exposés de manière contrôlée aux situations redoutées, afin de réduire leur anxiété et de démontrer qu'ils peuvent y faire face sans danger via un processus d'habituation.

La pharmacothérapie, quant à elle, peut être utilisée pour soulager les symptômes de l'agoraphobie. Les antidépresseurs, sont souvent prescrits. Ces médicaments peuvent aider à réguler les déséquilibres chimiques dans le cerveau et à réduire l'anxiété. Outre ces approches, un soutien social et la compréhension de l'entourage sont essentiels pour aider les personnes atteintes d'agoraphobie. Il est important d'encourager les individus à rechercher de l'aide professionnelle et à ne pas hésiter à demander du soutien à leurs proches.

Il est également important de sensibiliser le public à ce trouble et de promouvoir la compréhension et le soutien envers les personnes atteintes d'agoraphobie. Avec une prise de conscience accrue et un accès à des soins adéquats, nous pouvons aider les individus à reprendre le contrôle de leur vie et à vivre sans être limités par la peur.

PUBLICITÉ

Écrit par

Maraldo Loelia

Psychopraticien spécialisé en thérapie brève et thérapie cognitivo-comportementale. Axé sur le fait que les thérapies individuelles qu'il pratique sont toujours adaptées aux besoins de chacun de ses patients. Axé sur le traitement des troubles périnatals ainsi que sur le soutien aux parents pendant la parentalité.

Voir profil

Bibliographie

  • American Psychiatric Association. (2015). DSM-5 : manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
  • TCC chez l'enfant et l'adolescent, 2 edition, Luis Vera, Elsevier Masson, 2014

Laissez un commentaire

PUBLICITÉ

derniers articles sur anxiété

PUBLICITÉ