Sommes-nous accro au chocolat ?

99% des Français apprécient le chocolat, et un tiers en consomme au quotidien. S'agit-il d'une addiction ?

20 SEPT. 2019 · Lecture : min.
Sommes-nous accro au chocolat ?

Aujourd’hui, ce sont les femmes qui consomment le plus de chocolat au monde. Par pays, ce sont les Suisses (logiquement), les Allemands et les Anglais qui emportent la palme, dans cet ordre. Mais ce hobby n’a rien de nouveau, le chocolat était consommé par les Aztèques et les Mayas il y a plus de 2000 ans. Le “problème” avec le chocolat ne surgit cependant que bien après, jusqu’au 18ème siècle, où un jeune docteur mexicain, José Bartolache, le considéra comme nuisible. Cet homme a été jusqu'à dire que l’hystérie dont souffraient certaines femmes et nonnes était de la faute du chocolat.

Sommes-nous réellement accro au chocolat ?

Pouvez-vous résister à la tentation de mordre dans une tablette ? Il semble que non, que plus nous l’évitons, plus le désir augmente, mais, selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Bristol, ce n’est pas vraiment le cas : “les choco-addicts se félicitent, bien qu’ils pensent qu’ils ne peuvent pas contrôler l’ingestion de ce produit sucré, qu'il ne s’agit pas d’une dépendance”, explique le psychologue Peter Rogers.

“Le comportement envers la nourriture peut sembler une addiction dans des situations extrêmes, mais le chocolat ne répond pas au critère”, ajoute l’expert. Plusieurs scientifiques avaient précédemment signalé que certains des composants de cet aliment –comme la phényléthylamine– produisent de l’excitation dans le cerveau, mais ce composant apparaît aussi dans d’autres ingrédients comme l’avocat ou le fromage, qui ne produisent pas de dépendance. Ce qui peut arriver, c’est que nous considérons le chocolat comme un désir interdit, "délicieux mais mauvais pour nous", ajoute Rogers. En d’autres termes, selon le britannique, le chocolat est un désir, mais non addictif.

Il est facile de trouver des études qui défendent les vertus du chocolat (la consommation du noir est liée à des avantages pour le cœur), mais de nombreux scientifiques avertissent également qu’il ne manque pas d’avoir une forte teneur en sucre et en graisse qui viennent contrebalancer tous les avantages.

Ne pas confondre addiction et désir

Les experts ajoutent : « “Il ne faut pas confondre l’addiction avec le désir”, car le chocolat ne crée rien du tout. Dans les dépendances, le syndrome d’abstinence doit apparaître, ce qui provoque un malaise du fait de l’arrêt de la consommation de la substance en question. Par contre, si nous parlons de désir, c’est le fait de se sentir mal pour autre chose (faible taux de sucre, beaucoup de stress, manque de repos, symptômes dépressifs…) et vous cherchez à vous satisfaire en mangeant du chocolat".

La dépendance à la nourriture existe évidemment, et il en résulte également une fausse croyance que le chocolat produit le même effet. Elle est définie comme “manger sans contrôle, ingérer des quantités excessives de nourriture et continuer à le faire malgré les conséquences négatives pour l’organisme”, selon la définition de l’École de santé publique de Harvard. Pour étudier ce trouble, on a souvent utilisé le chocolat, en raison de sa teneur élevée en graisse et en sucre, et il a donc parfois été extrapolé en parlant de dépendance.

Dans une étude publiée dans les archives psychiatriques des États-Unis, des chercheurs de l’université de Yale ont conclu que la consommation de chocolat produit dans le cerveau une sensation relaxante qui diminue l’activité des zones destinées au contrôle des impulsions, et cette même chose se produit également chez les personnes qui sont toxicomanes. En ce sens, nous pouvons parler d'un parallèle entre la dépendance à la drogue et à la nourriture, mais nous ne pouvons pas oublier une donnée importante : la nourriture est nécessaire à la survie.

La complexité du chocolat réside dans le fait qu'il est difficile d'arrêter d'en manger qu’il y ait dépendance ou non. Donc, la prochaine fois que vous souhaitez manger du chocolat, arrêtez-vous et pensez. Si vous souhaitez vraiment le manger, concentrez-vous sur chaque bouchée et mangez-le lentement, pour décupler le plaisir. Mais essayez de contrôler ce désir de temps en temps, ceci est une recommandation des les experts, afin d'avoir une vie plus saine. 

Photos : Shutterstock

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