Anxiété extrême derealisation peur aide a
Bonjour,
Jeune homme de 34 ans, je souffre de dépersonnalisation et de deréalisation chronique depuis 4 ans (mais je pense en souffrir depuis au moins 10 ans, de façon plus modérée).
Je vous explique mon parcours,
Quand j'étais gosse, depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours été livré à moi-même, timide et peu confiant en moi. Père absent dans le sens où il travaillait beaucoup et quand il rentrait à la maison il ne nous parlait pas, sauf pour crier.
(C'était une personne très marquée qui a subi beaucoup de maltraitance pendant son enfance, je n'ai jamais partagé un moment avec lui jusqu'à sa retraite. Il est mort à 64 ans.)
Je trainais beaucoup dehors avec plus grands que moi et j'ai commencé le cannabis jeune (12 ans).
A 14 ans, j'ai été placé en foyer parce que je manquais trop à l'école.
Je ne l'ai pas supporté, je fuguais sans arrêt, et restais dehors seul. Ça a duré un an et le juge a décidé de me remettre à mes parents car je ne supportais pas ce placement.
J'ai fait au lit jusqu'à tard et j'ai sucé mon pouce jusqu'à tard également.
(je me mets à nu le plus possible pour que vous puissiez m'aider à établir un diagnostic).
A l'issue du collège (dont les absences étaient trop fréquentes), je n'avais aucune projection de mon avenir.
Je suis donc resté chez moi des années durant.
A 20 ans, nous avons dû déménager.
Devoir quitter un pavillon pour une cité sensible.
J'ai perdu le peu de repère qu'il me restait, à savoir mes "potes" de mon quartier.
Je me suis isolé et je fumais du cannabis. A 23 ans dans un moment d'angoisse où je pensais à mon avenir, j'ai fait ma toute première crise d'angoisse. Très intense. Je ne savais pas ce que c'était à l'époque (avec le recul j'ai compris qu'il s'agissait d'une déréalisation/dépersonnalisation au niveau des symptômes ressentis.
J'ai supposé que c'était lié au cannabis, j'en ai parlé à personne et j'ai directement arrêté (je n'ai plus jamais fumé un joint jusqu'à ce jour.)
Il s'agissait donc d'angoisses d'avenir que le cannabis est venu exacerber.
Je me suis mis un coup de pied au cul, malgré mon manque de confiance en moi très marqué.
J'ai passé mon permis et j'ai commencer à refréquenter mes anciens potes (sans aucune projection particulière (trouver un boulot, fonder une famille, pour moi l'essentiel était d'avoir une vie sociale).
J'ai rencontré une fille, que je pense n'avoir jamais aimé, elle était dans une période difficile à cette époque, et j'ai voulu l'aider. J'ai pas mal bu d'alcool à cette époque, ça m'aidait à masquer mon anxiété, et de fil en aiguille, elle s'est entichée de moi. On s'est mis en couple, elle a insisté pour que je vienne dormir de temps en temps chez ses parents.
Son père qui travaille dans le bâtiment, m'a demandé de venir lui filer un coup de main, le temps d'un jour, mais au fil du temps, c'est devenu régulier et je me suis retrouvé à travailler pour lui pendant quelques années. Toujours avec une anxiété très forte, j'avais l'impression de faire ça aveuglément.
Avoir une copine, travailler. Je l'ai fait bêtement, je dis bêtement car pour moi je pensais que c'était la normalité, mais au fond ça me plaisait pas même si je tirais une certaine satisfaction de bien faire mon boulot (j'avais une énergie incroyable et je travaillais bien).
J'ai pendant au moins 4 ans suivi ce rythme :
Travailler, rentrer me reposer et sortir le soir rejoindre les collègues et boire de l'alcool.
Je me suis écarté de ma famille, moi qui était très proche de ma mère avant ça.
Je n'ai jamais voulu mélanger ma copine avec ma famille parce que j'avais honte de la faire venir dans cette cité délabrée.
Ensuite la situation à fait qu'elle a dû emménager dans une ville que je déteste. A 80 km de ma famille.
Mais j'ai continué (à contre cœur) à vivre cette relation et à tenir ce rythme de boire le soir.
En fait je me rends compte que même avec ma copine il fallait que je boive pour pouvoir me "lâcher".
Puis j'ai commencé à somatiser. Troubles visuels
Maux de tête
Fatigue intense
Perte de concentration, trouble pour conduire, perte de memoire
Anxiété
Etc.
J'ai mis ça sur le compte d'un métier extrêmement rude.
Ensuite est venu la crise d'angoisse, celle qui a changé ma vie, elle était si terrible, et elle m'a fait revenir au point de départ. Grosse crise de derealisation et dépersonnalisation (si intense que je voyais les gens en 2 dimension, et cette impression très intense de sortir de mon corps.
Cette crise m'a projeté dans l'état dans lequel j'étais avant de vivre cette situation, à savoir un gosse à l'abandon sans aucune identité.
J'ai tout remis en question.
Ma copine
Cette situation que je n'aimais plus et sa belle mère qui est une personne excessivement méchante.
Je précise que je suis papa d'une fille d'un an, pas vraiment désiré, sa mère nous a beaucoup poussé à avoir un enfant
Encore sur ce point j'ai fait ça machinalement..
Je me rends compte que cet excès d'alcool m'a plongé dans une certaine déréalisation latente.
Un jour j'étais avec ma sœur, avec qui j'ai une relation très fusionnel, ma copine est arrivé au loin et j'avais l'impression de ne l'avoir jamais connue. Non pas parce que j'étais déréalisé, mais parce que ce train de vie a fait que je me suis vraiment jamais retrouvé seul avec, sans alcool ou les copains.
C'est un sentiment atroce.
J'ai toujours été quelqu'un considéré de "gentil" et altruiste. Et ça me tue de lui faire du mal mais je ne la reconnais plus, je pense ne l'avoir jamais aimée et je pense même que je suis incapable de savoir aimer. A part mes proches.
J'ai toujours été quelqu'un de rêveur, d'idéaliste guidé par mes émotions qui étaient la musique et le cinéma.
J'ai toujours été distrait.
Quand les gens me parlent je suis ailleurs. Par contre j'ai toujours eu une grande focalisation sur les instruments de musique et des scènes de films, depuis petit. Des émotions extrêmement vives.
Je n'arrive pas à tenir le regard des gens. Je n'arrive pas à écouter une conversation.
Est-ce une forme d'autisme ? Car je pense l'être. Mon grand frère l'est, il a été diagnostiqué.
J'ai toujours eu une base dépressive, dans ma famille on l'est tous. Ma mère fait de l'anxiété généralisé, elle aussi a eu une vie difficile (retirée de ses parents très jeune elle a grandi à la DASS où elle a été maltraitée, elle a toujours fait en sorte qu'on soit près d'elle.
Je n'ai aucune base, aucune autonomie même si paradoxalement, j'ai besoin d'indépendance.
J'ai peur d'être également schizophrène du fait de ma consommation de cannabis à un jeune âge.
Mes symptômes sont donc :
Dépression majeure, naturellement.
Plus aucune sensation. Je ne ressens pas la faim, ni la soif, ni mon corps quand je marche. Par exemple je marche un quart d'heure et si je m'assois, je ressens pas les sensations de confort dans les jambes.
Pareil, assis ou allongé aucune différence..
Je ne me sens chez moi nulle part.
Trouble de la concentration, aucune mémoire, sensation d'avoir oublié ma vie
Je vois tout comme une image dehors, je peut percevoir le monde mais je n'arrive pas à le toucher, à le sentir, il me parait fade noir et sans vie
Certaines parties de mon corps ne semblent pas m'appartenir.
Sensation de flotter sans l'air.
Je ne dors plus du tout
Aucune notion de l'heure ou du temps
Par exemple je me lève à 8h, mais c'est comme s'il était minuit ou 15h.
En fait littéralement, je me lève, je m'assoie et j'attends que la journée passe. J'attends quoi ? Je ne sais pas.
La liste de mes symptômes est impressionnante, je suis tellement terrorisé d'être schizophrène.
Mon seul but, c'est de finir auprès de ma mère, j'ai l'impression que c'est mon seul repère.
J'ai peur, je me réveille le matin avec une peur atroce, c'est un sentiment insssuportable qui reste toute la journée, une terreur que je ressens physiquement, le ciel m'écrase, j'ai l'impression d'être dans une boîte.
J'ai tellement peur d'être schizophrène ou de le devenir, peur de sombrer dans la folie au vu de mes symptômes
Je suis plus que l'ombre de moi-même.
Je suis actuellement sous Lamictal mais je pense qu'à 34 ans, c'est foutu n'est-ce pas ?
Je suis extrêmement suicidaire, j'ai l'ai toujours été dans un coin de ma tête, mais là c'est plus proche que jamais.
Merci de m'avoir lu.