Besoin de soutien : possible TDI ?
Bonjour à tous,
Il y a quelques semaines, je me suis dit que j'allais faire un break avec la psychiatrie mais il faut croire que le trouble me rattrape...
J'ai des antécédents assez lourds (traumas ++++, dépression avec idées suicidaires depuis l'âge de 6-7 ans, TS, trouble panique, addictions passées, un épisode maniaque unique il y a 10 ans induit par l'usage de drogues, stress post traumatique, phobies). Bref, le bonheur tel qu'on l'apprécie.
Cela fait des années que j'observe une forme d'inconstance chez moi. Je ne parviens pas à savoir qui je suis, à me définir. Je suis quelqu'un de très changeant et ça, ma mère l'a bien remarqué. Mes opinions fluctuent au possible, mon humeur aussi. Je me suis toujours posée la question de pourquoi j'avais plusieurs écritures. Ma voix n'est pas en reste. Parfois plutôt grave, parfois très aiguë sans que je ne puisse expliquer pourquoi.
De plus, en fonction des circonstances, c'est comme si l'enfant que j'étais ( 4,5 ans) refaisait surface. Je parle comme je parlais enfant. Mon air plein de malice, mes mimiques, ma façon de percevoir le monde. Oh bien sûr, j'ai bien conscience que c'est anormal mais cela me demande beaucoup d'effort de résister à cette force/tendance/manie (?) que j'aie et qui m'entraîne à me comporter ainsi.
C'est un peu malgré moi même si je suis toujours là et que j'observe. Et si j'essaie de me réfréner et que j'y parviens alors je suis envahie d'angoisse, j'ai des sensations désagréables dans le corps.
Parfois, je ne parle pas comme une enfant mais ma voix monte dans les aiguës parce que je suis insécure et j'ai un manque de confiance en moi qui se fait grandement ressentir encore plus que d'habitude. Pourtant aucun changement dans la routine et rien de particulièrement stressant à signaler. Plus rarement, ma voix est plus grave, posée, je suis pleine d'assurance et d'éloquence.
Il faut savoir qu'un rien peut me faire dissocier. Un petit quelque chose qui me fait me sentir en danger (quelqu'un qui pour blaguer feint un regard menaçant ou certains sujets etc...) et ça y est, je n'arrive plus à m'ancrer, tout me paraît irréel et les paroles glissent sur moi. J'acquiesce mais n'aurai aucun souvenir de ce qui s'est dit.
J'ai beaucoup d'oublis mais rien de surprenant. Je ne me suis jamais retrouvée dans un bus en me disant " où je suis ", par exemple .
En revanche, il m'arrive souvent de ne pas me souvenir d'éléments importants.
Exemple : il y a trois semaine ma mère m'a fait remarquer que la porte d'entrée était cassée (grosse fente sur la vitre) et il y a deux jours, j'ai dit à ma mère : " tu as vu la vitre est cassée ". Je ne m'en souvenais pas.
Ou alors il m'arrive de me retrouver dans une pièce de la maison et de me dire " pourquoi je suis venue ici " ? Ça m'arrive très souvent.
Parfois, on me demande si telle ou telle chose m'est déjà arrivée. Je dis non parce qu'aucun souvenir sur le moment. Et des mois plus tard quand je dis que telle chose m'est arrivée plusieurs fois, on me prend pour une menteuse.
Jusqu'à il y a peu, quand je pensais à mon enfance, il y avait comme un blocage. Je me souvenais de quelques éléments mais c'était assez pauvre. L'autre soir, beaucoup de d'événements anodins, de visages de camarades " de second plan " me sont revenus. Ça ne s'arrêtait plus, comme s'ils s'échappaient de la boîte dans laquelle ils avaient été enfermés.
Il faut savoir qu'enfant j'avais une excellente mémoire, c'était impressionnant. Je connaissais les répliques d'un film de trois heures par coeur. Je n'oubliais jamais un visage. Je retenais une leçon sans l'apprendre etc...
Désormais, je suis un fantôme que le sentiment d'irréalité fait apparaître. Et j'ai une amnésie partielle de mes traumas.
Je suis quelqu'un de très (trop) gentil. Je suis bienveillante envers les autres et pleine de compassion. Pourtant parfois, il arrive que j'ai des pensées qui ne semblent pas venir de moi, sur lesquelles je n'ai aucune maîtrise. Je ne sais pas comment vous l'expliquer mais c'est comme si je n'étais pas à l'initiative de la pensée. La pensée sort de nul part. Quand ça arrive, c'est rarement positif. C'est souvent une moquerie, une remarque méchante envers les autres. Et ça me fait tellement mal au coeur que cela puisse sortir de mon esprit que je demande pardon pour cette pensée que je ne pense pas...
J'ai aussi souvent des commentaires méchants sur moi-même. Comme s'il y avait un tyran dans ma tête. " T'es une ***, tu n'arriveras à rien, tu devrais te pendre ". En fait, j'ai l'impression que c'est toutes les violences verbales de mon enfance qui refont surface. Ça ne vient pas de l'extérieur mais de l'intérieur sans pour autant être de mon initiative.
Et lundi, j'étais avec un professionnel de santé et il a pris une posture un peu autoritaire et moqueuse. Et bim, je me suis mise à parler avec une voix d'enfant, en bougeant les jambes l'une après l'autre comme les enfants le font en étant assis ". En parlant, je me rendais bien compte qu'il est totalement anormal qu'une adulte s'adresse avec une voix d'enfant à une personne qu'elle vouvoie mais c'était plus fort que moi. Ça a duré deux minutes puis j'ai " repris " ma voix d'adulte.
Dans la voiture en rentrant, je me suis dit qu'il y avait des éléments déclencheurs qui faisait ressortir la petite fille brisée en moi. Et là, j'ai directement pensé TDI...
Hier, j'ai appris que j'allais devoir être opérée et qu'il y avait une suspicion de début de cancer... Le médecin m'a posé des questions et j'ai parlé de mes traumas... Elle a dit que je ne devais pas abandonner le combat et que j'avais besoin d'être entourée. Elle m'a orientée vers une association. J'ai été très bien reçue mais le rdv avec la psy n'est pas prévu pour tout de suite.
Alors, même si seul un médecin est habilité à poser un diagnostic, j'aurais aimé avoir vos avis, conseils, un parallèle avec votre histoire personnelle, un aiguillage etc...
Je vous remercie d'avoir pris le temps de me lire.