Epuisée psychologiquement - relation dite
Bonjour,
Je suis dans une situation de blocage depuis bientôt 4 ans, qui semble s’appeler une relation toxique, sans que je parvienne à trouver la solution ou le déclic pour m’en sortir.
Je vais sur mes 37 ans, j'ai une fille de 10 ans, je suis divorcée depuis presque 5 ans, je suis avec un homme depuis 4 ans, et je suis cadre dans le secteur du conseil juridique.
Après ma séparation avec le papa de ma fille avec qui je suis restée 13 ans, je suis tombée amoureuse, sans voir venir, d’un homme que je connaissais depuis plusieurs années. Nous nous connaissions seulement professionnellement, nous nous voyions tous les jours sans avoir de lien direct. Une sorte de coup de foudre à retardement, alors qu'avant cela, jamais je n'y aurais pensé.
Mais je ne pensais pas que ce serait le début d'une histoire destructrice menant à mon épuisement psychologique.
Lorsque cela a commencé, j’étais sur un nuage, le sourire pour rien, les papillons dans le ventre, je n’avais jamais vécu cela, même avec mon ex-mari. Pour la première fois de ma vie, j’avais le sentiment d’être heureuse et d’aller vers la vie que j’avais toujours espérée avec un homme responsable, intéressant, charismatique, qui m’attirait vraiment et pour qui mes sentiments étaient forts. Lui aussi disait qu’il n’avait jamais vécu cela et que nous étions tout l’un pour l’autre. Nous nous connaissions depuis plus de 13 ans, j’avais entièrement confiance en lui.
Mais travaillant donc dans les mêmes locaux, il n'était pas envisageable pour lui que cela se sache. Pendant 2 ans, la situation professionnelle est donc restée comme ça, sans que cela soit connu de personne. Notre relation n’a pas beaucoup avancé pendant cette période, contrairement à ce qu’il me promettait. Personnellement, il ne voulait pas que je rencontre sa famille qui est très particulière et ne voulait pas non plus officialiser avec la mienne, sauf avec ma fille qu’il voyait très souvent.
J’ai fini par quitter mon emploi pour intégrer un autre poste en me disant que ce serait plus simple, mais ce ne fût pas le cas.
Pendant très longtemps, je ne savais pas ce qui m’attendait au quotidien, je vivais comme il le décidait au jour le jour. Il me disait au dernier moment si l’on dinait ensemble ou pas. Parfois, j’attendais jusqu’à 21 heures sans nouvelles, jusqu’à savoir s’il allait venir chez moi ou pas. Avec le temps, cela a évolué de ce côté-là. Mais c’est quelqu’un qui travaille tout le temps et dont le travail passe avant tout le reste, sans aucune exception. Pars exemple, le dimanche 11 avril, j’ai perdu un proche du covid, nous nous sommes retrouvés à aller le matin pour les formalités mais l’après midi même il allait au bureau alors que l’on état dimanche et que j’étais en miette d’avoir perdu un être très cher. Pareil le jour de l’enterrement. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Cela fera bientôt 4 ans que je « vis » avec un homme yoyo au quotidien, avec ses humeurs changeantes, parfois son extrême froideur, ou sa douce chaleur, son travail qui prend tout l’espace et tout l’oxygène, ses décisions, ses fausses promesses, son amour qu’il me déclare autant que son ignorance réapparaît.
Bientôt 4 ans qu’il me promet d’habiter ensemble avec ma fille, dans un appartement qu’il a acheté depuis 2 ans pour nous et qu’il n’occupe toujours pas. Autant de promesses d’engagement, de projets et d’un bébé qui ne viendra jamais. Une promesse aussi de moins travailler mais qu’il ne tiendra, je pense, pas.
C'est un ours sauvage (qui s’en vente), qui déteste être lié par quoi que ce soit, il n'utilise quasiment jamais son téléphone portable, donc ne me répond quasiment jamais, il n'aime pas être avec d'autres personnes que moi, il n'aime pas vraiment prévoir, c'est lui avant tout, ses choix, ses décisions, ses envies en priorité. Lui dit que ce n’est pas vrai, que ce sont des critiques de ma part injustifiées car il fait des efforts, mais que sa vie est comme ça.
S’est installé assez vite en moi le sentiment de n’être personne, simplement une option, celle qui passe après le travail et ses cours de tennis, d’être après tout ce temps toujours quelqu’un d’illégitime alors qu’il ose dire que je suis sa femme chérie et que sa vie n’a pas de sens sans moi. C’est un mélange de contradictions, qui me perdent et me noient. Je me rends compte aussi que je le crains, dans le sens où je n'ose plus lui demander s'il travaille ce week end, quand nous pourrons faire ci ou ça, ou pour lui faire une simple remarque, qui je sais se retournera contre moi.
Ce qui était donc beau et magique au début s’est révélé devenir compliqué à vivre et destructeur pour moi au fur et à mesure. Pourtant, nous sommes très attachés à l’un à l’autre.
En 2018, j'ai perdu pied totalement, burn out professionnel et personnel. Plutôt de nature très solide avec un caractère déterminé, j'ai flanché et me suis retrouvée à faire une cure de sommeil forcée et j'ai dû par la suite avoir un traitement béquille et être suivie par un psychiatre. Je ne dormais plus, je pleurais tout le temps, je n’avais plus goût à rien. Lui continuait sa vie en étant spectateur de ma souffrance. Cela a été une épreuve très difficile car je déteste la faiblesse. J’ai été suivie pendant un an et demi en pensant que cela m’aiderait, mais celle que j’étais avant a changé, on m’a pris ma joie de vivre, mes envies, ma confiance en moi. J’ai toujours été indépendante mais depuis bientôt 4 ans, je me sens dépendante sans pouvoir maîtriser quoi que ce soit.
Pendant 3 ans, je suis partie en vacances seule avec ma fille, comme il travaillait tout le temps. L’été dernier, j’avais pris la décision de tout faire pour prendre du recul et recommencer autre chose qui me rende heureuse. Je n’ai jamais réussi à me séparer de lui. Cette idée me rend tellement triste que je m’en rends malade.
En septembre dernier, il s’est métamorphosé d’un coup, il y avait eu de la distance en août et lorsque je suis revenue de vacances, il m’a dit qu’il était prêt et que tout allait changer : vivre ensemble, se pacser, fonder une famille, ne plus jamais travailler les week end, faire des jolis projets, et pourquoi pas une maison de campagne pour y passer les week end. Autant dire que je n’y ai pas vraiment cru, j’attendais de voir.
Mais fin septembre, après toutes ces années, il a fait connaissance avec ma famille, est devenu plus humain et sociable avec les gens, mes amis, ma fille. Pour la première fois, nous avons fêté Noël dans ma famille. En février, nous sommes partis en vacances au soleil. Tout cela était totalement inédit.
Mais son naturel reprend le dessus, je sens une forte résistance et un gros mutisme puisque le projet d’emménager ensemble redevient silence, voir plus envisageable, tout comme ses autres promesses et envies.
Il est compliqué de tout décrire et de faire comprendre la souffrance que je vis au quotidien. Pourtant, aujourd’hui, j’ai envie de crier « help », tout en sachant que c’est à moi de prendre la décision de partir. On pourrait croire que c'est facile, mais cela ne l'est pas et je n'ai pas tendance à la base à être faible.
Mes amies, qui me voient très souvent malheureuse et seule, ne comprennent pas. Parfois, moi non plus je ne me comprends pas, je me demande pourquoi je m’inflige cela alors que la vie pourrait être autrement si je le voulais, mais je n’y arrive pas, je n’ai pas envie de perdre cet homme que je connais maintenant depuis 17 ans et que j’aime. Malgré les choses négatives que je décris, on s’entend bien, on se connait par cœur, on se comprend, on est attiré l’un par l’autre et je me dis que la vie sans lui ne serait pas possible. Jamais je n’ai ressenti cela, mais je n’ai jamais autant pleuré.
Cet homme, qui est plus âgé que moi, n’a rien construit puisque jamais marié, aucun enfant, aucun ami, en location de son côté, alors qu’il est par ailleurs propriétaire d’un appartement inhabité localisé à 2 rues de chez lui en plein Paris, censé être pour nous depuis 2 ans. Il n’a que son cabinet, prêt à y laisser sa vie et sa santé.
Ma vie est aussi en suspend depuis 4 ans, je n’ai finalement rien construit non plus, puisque « dépendante » de ses choix et dans l’attente de ses « bientôt ». N'ayant pas les mêmes moyens matériels que lui, je dors depuis tout ce temps dans mon canapé lit chez moi, lorsque je ne suis pas chez lui, ma fille ayant sa chambre. Certains disent que c'est indécent de sa part d'avoir autant, de me promettre monts et merveilles, mais de me laisser dans mon 30m² parisien avec ma fille.
Aujourd’hui, je suis perdue, épuisée psychologiquement, aucune communication de fond n’est possible avec lui puisqu’il fuit les vrais sujets sur sa vie personnelle. J’ai le sentiment de m’être faite avoir, que je n’arriverai pas à avancer, à reconstruire sur des bases seines, que je ne me remettrai pas de le perdre.
Alors que ce que je « rêve », c’est être en phase avec quelqu’un de bienveillant, avec qui communiquer, avancer et construire.
Que dois-je faire… et comment…
Merci beaucoup de m’avoir lu malgré la longueur de ce message.