Forte capacité à comprendre/connaître les autres, et une forte empathie
Bonjour, j'ai 19 ans, je vous contacte car depuis longtemps j'hésite à consulter un psychologue. Et c'est toujours le cas..! J'ai déjà envoyé une demande à une psychologue d'ici, près de chez moi, mais pour maximiser mes chances de réponse je reposte ici, désolée si je n'aurai pas dû ?
Désolée ça va être très long et brouillon mais je ne sais pas comment synthétiser tout ça !
J'ai eu des problèmes pour m'intégrer jusqu'au lycée : en primaire ça allait, bien que je me sentais plus mature que les autres - et je préférais les observer que jouer avec eux, au collège c'était juste horrible, j'étais rejetée, je me méprisais, et au lycée j'ai enfin trouvé ma place. Je me suis souvent sentie à part et parfois encore ça m'arrive. J'ai donc hésité au collège à demander à voir un psychologue, mais j'étais têtue et au fond et voulais me débrouiller seule. Je n'en ai donc pas vu.
Le lycée s'est très bien passé, je me suis cherchée, en partie trouvée (beaucoup d'introspection en fait). Mais j'ai toujours un truc qui "bloque". J'ai l'impression de voir le monde différemment, d'appréhender les gens différemment. Comme avec énormément de recul.
On vient souvent me demander conseil, me demander mon avis, se confier à moi, chercher du réconfort, de l'écoute auprès de moi et on me dit souvent "tu me comprends mieux que les autres", "tu es la seule à me comprendre" des choses comme ça. Je suis très très curieuse, j'adore apprendre, comprendre ce et ceux qui m'entourent. Ça me fait donc très plaisir qu'on me dise ça, et j'adore qu'on me raconte des histoires vécues.
Et c'est là que je me sens "à part" : je suis toujours en train d'analyser, essayer de comprendre le pourquoi du comment de chaque attitude. Je vais beaucoup questionner les gens pour en apprendre le plus possible sur eux. Et tout naturellement ils en viennent à se confier à moi car ils savent, je ne sais pas comment car je ne le leur dit pas forcément, que je garderai tout pour moi.
Résultat, j'ai l'impression de les connaître plus qu'ils ne se connaissent eux mêmes. Je sais comment ils vont réagir dans chaque situation, j'arrive à comprendre, j'ai l'impression avec quasi certitude, ce qu'ils ressentent dans une situation donnée. Voire à le ressentir moi-même. Je me trompe parfois, mais souvent, je suis dans le vrai.
Et ça me fait peur en fait, car si je demande un service, ou quelque chose du genre, je sais à l'avance leur réponse. Et je sais comment le demander de manière à ce qu'ils acceptent, à ce que ça ne les dérange pas. Comme de la manipulation. Du coup parfois je n'ose pas demander parce que j'ai l'impression de les manipuler. Je sais que si je demande, ils vont accepter, ou que ce n'est pas la peine de demander car ils refuseront. Avec une marge d'erreur quand même mais voilà...
C'est vraiment gênant, parfois j'ai besoin de quelque chose, qui pourrait embêter la personne (long trajet, emprunter de l'argent, par exemples purement fictifs, je n'en ai pas en tête). Je suis obligée d'observer alors avec énormément de détails la personne une fois ma demande posée pour savoir si au fond ça peut la déranger car souvent, la réponse à ma demande est oui. Du coup j'insiste "c'est vraiment si tu veux hein sinon je me débrouille !" et à la moindre hésitation de leur part je me rétracte. Mais je dois moi-même aller chercher cette hésitation, car ils ne la montrent pas et acceptent sinon. Ce recul que je peux avoir peut me rendre, si je ne fais pas attention, profiteuse, manipulatrice en fait..... Et je ne veux pas être comme ça.
J'ai l'impression d'être extérieure à la société en fait. Pas tout à fait mêlée aux autres... Et je ne sais pas quoi faire. J'ai l'impression que c'est une étape "au dessus" d'être capable d'en apprendre autant sur des personnes, amis comme quasi inconnus, et que ce serait comme une régression de ne plus le faire. Mais en même temps, j'ai l'impression que c'est trop, que je ne devrais pas pouvoir faire ça. Ni le faire. Voilà mon problème... Je ne sais pas si ça vaut le coût de consulter ? Ce sont plus des interrogations personnelles qu'un problème psychologique "invivable". Je me sens intégrée maintenant, j'ai pas mal d'amis proches, et moins proches, je suis heureuse. Mais ce que je vous ai exposé, ça m'embête, d'un point de vue "moral" je suis obligée de me contrôler, de faire attention à ce que je dis car j'ai l'impression de pouvoir tirer ce que je veux de ceux qui m'entourent. Je veux en savoir plus sur un sujet, je n'ai qu'à poser la question et j'aurai ma réponse. J'ai besoin d'un service, je n'ai qu'à demander et on me répond oui. Pas toujours, mais souvent.
J'ai l'impression de voler le libre-arbitre de ceux qui m'entourent si je me laisse faire et j'en culpabilise... Mais en même temps je n'ai pas envie d'arrêter de chercher à comprendre mon entourage...
Et j'ai un deuxième questionnement. Plus spécial. J'ai l"impression de ressentir les émotions de ceux qui sont près de moi. Pas toujours, pas constamment, parfois aucune émotion pendant une certaine période, et plus ou moins selon les personnes. Je ne sais pas si j'interprète inconsciemment des petits signaux, et du coup je m'approprie leurs émotions, ou si je les ressens réellement. Mais c'est tellement surréaliste que ça me perturbe. Je suis très très sensible aux émotions des autres. J'en avais parlé sur un forum de gens très ouverts et une personne m'a parlé du don d'empathie. J'ai fais des recherches là dessus et je suis tombée sur ce site (http://www.espritsciencemetaphysiques.com/30-traits-caractere-dun-empathe-comment-savoir-etes-personne-empathique.html) . A quelques détails près, ça me décrit exactement. On va dire à 94%. Mais je n'aime pas le terme de don, j'aimerai une explication plus scientifique et pas surnaturelle, et je me dis que vous, en tant que psychologue, auriez peut-être la réponse.. Ça a peut être un nom dans la psychologie ? Autre que don d'empathie ?
Voilà, merci d'avoir lu jusqu'au bout... Vous voyez je me pose, comme toujours, beaucoup de questions mais là je n'arrive pas à trouver de réponse. Je peux très bien vivre avec mais j'aimerai des réponses aussi, et savoir comment trouver le juste milieu entre ce que j'apprends des autres et à quel point je peux m'en servir sans que ce soit trop. Je ne sais pas, si vous pensez que ça vaut le coût de consulter, si je le ferai, car il faut que j'ose le demander à mes parents et je ne sais pas si j'oserai, pourtant pareil, je sais que si je le demande ils accepteront car ils ne veulent que mon bien, mais pourtant... En fait je ne veux pas qu'ils pensent que je souffre, que je suis mal, mais je ne veux pas leur en parler non plus. Ils savent que je pense ressentir les émotions des autres mais je ne sais pas s'ils me prennent au sérieux. Et pour mon gros questionnement d'avant là ils n'en savent rien et je le garde pour moi..
Donc voilà mais je vous demande quand même, on ne sait jamais..! Merci beaucoup d'avoir lu jusqu'ici, et merci d'avance pour votre réponse.
Bonne journée