Ma psy met fin à notre thérapie, je ne voulais pas
Bonjour,
Je consultais une psychologue depuis un an et demi. Je l'avais rencontré dans une association recevant des patients en situation de dépression. Le feeling était bon et elle m'a surpris en posant un diagnostic très pertinent à mon égard (j'avais déjà vu d'autres psy auparavant qui n'avaient pas eu ces ressentis aussi clairvoyants en si peu de temps). Etudiante en Master 2 dans une école privée formant des thérapeutes, le prix des consultations correspondait à mon budget étant sans emploi et en reconversion professionnelle. Nous avons commencé notre thérapie en avril 2016 et après quelques semaines, j'ai pu me livrer facilement et on avançait bien ensemble. Je voulais aller jusqu'à ma guérison avec elle.
Après 7 mois de suivi (octobre 2016), j'ai senti son attitude se fermer, ne répondant pas franchement à mes questions. Quand je sentais que je la vexais, je lui demandais de ne pas hésiter à me le dire, elle me répondait que c'était à elle de gérer ça. En Février 2017, j'ai souhaité faire une mise au point, elle me disait qu'elle n'était pas en conflit avec moi, qu'il n'y avait aucun problème relationnel, qu'il fallait que l'on travaille mon ressenti ensemble. On a repris nos séances normalement.
En Mai 2017, je lui ai fait comprendre que l'on stagnait, que j'étais démotivé et que je mettais en doute notre suffisance thérapeutique. Là, elle s'est mise en colère. J'ai intériorisé. La semaine suivante, je me suis excusé de l'avoir blessé. Nous avons continué pendant 3 mois nos séances. En Juillet 2017, je reviens sur cet incident lui expliquant que j'avais été blessé de notre accrochage et que je l'étais d'autant plus que je m'étais excusé et pas elle, où je me sentais dans une position d'infériorité. Elle m'a expliqué qu'elle n'avait pas réussi à retenir son émotion (ce qu'elle faisait d'habitude) et que cet friction n'était pas très grave, qu'elle ne se sentait pas en conflit avec moi. Août 2017, son école où elle reçoit est fermée, nous reprenons en septembre.
Septembre 2017, je lui fais part de mon inquiétude qu'elle mette fin à nos séances, j'avais ce ressenti intérieur. Elle reste évasive. Fin Septembre, elle m'annonce qu'elle met fin à notre thérapie, qu'elle ne se sent pas l'expérience de m'accompagner davantage. Je suis dévasté car j'avais pleine confiance en elle. Je lui fais part qu'il s'agit d'un vrai deuil pour moi de la perdre à jamais. Elle m'explique que nous nous verrons encore jusqu'au 20 décembre pour m'accompagner en douceur. De mon côté, je lui explique que j'aimerais que l'on trouve d'autres solutions (réduire la fréquence de nos séances, faire une pause de quelques mois, alterner avec un psychiatre, etc...), elle refuse toutes mes suggestions me disant avec aplomb "c'est moi qui décide". Les 3 semaines qui suivent, j'essaie d'en savoir un peu plus sur son choix d'arrêter car d'un côté elle me dit qu'elle ne se sent pas la capacité de me suivre, or d'un autre je sais tous les progrès que j'ai fait avec elle et je ne suis pas de cet avis, je m'accroche. Elle refuse de me répondre. Entre-temps, j'ai rencontré une psychanalyste qui me dit qu'elle peut mettre fin à la thérapie, mais qu'elle doit s'expliquer sur son choix. Je cherche sur Internet une déontologie qui stipule que le choix d'arrêter une thérapie doit, dans la mesure du possible, être pris en accord avec les besoins du patient, etc... Etant donné qu'elle ne veut pas me donner de réponse, je croise dans la rue son ancienne directrice de formation où je lui explique mon histoire. La semaine dernière, lorsque je revois ma psy, elle m'explique que ma démarche est assimilée à un passage à l'acte où j'ai cherché à lui nuire (elle passe son diplôme dans 1 mois) et met fin à notre thérapie à l'issue de cette séance.
J'ai le sentiment d'avoir été trahi car j'ai toujours recherché le dialogue et à arranger les choses. Je me sens sans recours face à sa pratique maladroite. Et en même temps, je culpabilise à me dire que si j'avais agi autrement au cours de nos séances, on aurait peut-être continué. Je reste dans l'incertitude de ses motivations d'arrêter. Je suis triste de ne plus jamais la revoir et je pense à elle tous les jours, je me sens seul face à mon deuil où elle n'aura pas pu m'accompagner jusqu'au bout. Mais je sais aussi l'excellent travail que l'on a fait ensemble, d'où mon incompréhension et ce sentiment d'inachevé. C'est très difficile pour moi de trouver quelqu'un d'autre qui prendra la relève et qui aura d'autres méthodes.
1) Avait-elle le droit de me donner aussi peu d'explications quant au choix d'arrêter avec moi ? Ne devions-nous pas trouver un accord ensemble ? Si elle a fait un contre-transfert, ne pouvait-elle pas me le dire simplement ? Je ne sais quoi faire vers l'incertitude de son choix qui me gêne à reprendre avec d'autres psy.
2) Comment faire le deuil de cette relation ? Je n'ai personne à qui parler : pas d'amis, une famille peu réceptive...
J'ai commencé à voir d'autres psy pour une première consultation, je m'en félicite, mais cela ravive ma douleur de ne plus continuer avec cette psy, j'y pense souvent, à ce qu'elle m'a dit, ce que j'ai appris sur moi, cette période est très difficile à traverser pour moi et je ne sais pas trop comment rebondir.
Je vous remercie par avance du temps que vous aurez pris à m'avoir lu et répondu.