Suis-je en train d'avancer ou de reculer dans ma vie?
Je ne sais plus si j'avance ou si je recule dans ma vie. Je suis dans un état de confusion très intense et qui dure, qui dure.. Pour vous dire depuis quand ça dure, je peux utiliser la date où j'ai enfin obtenu mon diplôme. C était il y a presque deux ans, j avais 29 ans. Mais j'ai depuis longtemps souvent eu un mal être parfois envahissant, une envie d'être ailleurs, de "fuir" concrètement vers un endroit plus "vivant". Si je choisis cette date de fin des études, c'est essentiellement parce que c'est la date où j'ai perdu mon identité la plus brute : je ne suis plus étudiante...
Je ne l'ai pas toujours été. J'ai arrêté mes études avant la fin du lycée. J'ai repris mes études 6-7ans plus tard. Bref. J'en étais si fière de mes études et de cette revanche. J'y suis arrivée, je suis allé jusqu'au bout malgré des difficultés certaines de discipline. Des probleme de discipline et de concentration car mes envies d'ailleurs qui sont intenses me quittent raremment, sauf quand je m'y sens "ailleurs" ( en général, c'est assez loin, quand je suis dans un endroit qui me transporte comme une certaine région de France et dans quelques pays d'un autre continent).
Puis voilà, je crois que je suis maintenant "demandeur d'emploi".
Je passe d'une belle identité à... une sorte de néant entre mocheté et mendicité.... "demandeur". Y'a même pas de féminin. Une demandeuse? Je ne m'appelle même pas chômeuse car je ne touche pas de chômage.
Pour moi, avec mon parcours cahoteux,et mon mental fragile, c'est la guillotine. C'est le coup de trop peut-être, le coup final. Je tiens plus. Enfin je veux dire que, j'ai l'impression d'avoir pu durant toutes ces années mener ma barque avec pourtant tous ces trous dans la coque ( je vous fais la faveur de ne pas aborder les trous de la coque qu'il a fallu boucher provisoirement tout le long du chemin). Bref depuis le diplôme plus rien ne s'est passé.
Et n'allez pas vous imaginer une studieuse personne qui, un diplôme commerce ou compta en main, a envoyé des CV partout et manque de bol ou contexte économique oblige n'a rien trouvé.... Non, Non, pas du tout le cas. Déjà j ai un master de recherche en langue (les envies d'ailleurs ont donné quelques fruits juteux malgré leur effet destructeur sur ma vie) Et puis, j'ai pas tant candidaté que ça depuis ces quasi deux ans. J'ai candidaté un peu, ça n'a pas du tout mordu... Et je ne trouve finalement pas de poste à mon goût. Mon égo, mon mental n'a pas tenu le coup. Et toute ma vie m'a resurgit à la figure petit à petit. De la battante, torturée mais insaisissable et vive, il n'est resté qu'une pauvre insensée. Trop de trous, plus assez de mastiques, la barque a coulé au milieu du lac.
A l'obtention de mon diplôme, j ai rencontré mon copain d'un de ses pays lointains d'ailleurs. Je voulais à tout prix rencontrer quelqu'un. C'est arrivé. Je me suis cachée sous son parapluie pour pouvoir quitter mes parents et ne pas avoir à prendre un job inadéquat. J'ai démissionné d'une drôle de façon de ma vie. Je l'ai suivi dans un autre pays européen (qui ne correspond pas à mon "ailleurs"), je l'ai aidé dans son parcours et ses démarches (il a 32 ans et étudie toujours). Et j'ai torpillé ma vie.
Je dis avoir démissionner d'une drôle de façon car, à une allure d'escargot, j'en ai profiter pour faire une pause et analyser ma situation (sorte de pause dont je ne me sors plus, d'où ma question sur ce site). Au bout de 8 mois je me suis même retenté une expèrience de cours de théâtre réussie. Mais surtout j'ai repris le temps et l'habitude de refaire du sport et de chercher une vie saine. Sans excès de nourriture, d'alcool, de tabac et de relations sexuelles à risque (ss préservatif avec partenaires passagers). En effet, j'avais depuis deux ans des maux d'estomac insurmontables venus avec les 10 kilos en trop de mes années d'études et une rupture coup dur (rupture dont j'ai souffert de culpabilité car j'étais trop concentrée sur les challenges de ma vie). La liste des aliments qui me faisaient un mal de chien et passer des nuits à agoniser ne faisaient que s'allonger. Or, depuis que je suis en couple, petit à petit les crises se sont espacées. Après quelques mois, avec la patience et la bienveillance de mon copain, une meilleurs hygiènne de vie, j'ai remis les aliments interdits dans mon alimentation, petit à petit. Mais la raison de la quasi-disparitiom de ces maux, est-ce les bienfaits de mon copain ou le fait de m'être planquée de la vie extérieure et du stress de la vie "réelle" (celle où on assume)? No idea. Un peu des deux je suppose.
Bref, nous venons de déménager pour un autre pays européens du même genre car mon copain change d'école. Mais tout est fait autour de lui: le choix de la ville, du lieu du logement, quand on pourra faire si ou ça, car moi, pour le moment je n ai "aucune obligation".
J'ai eu une vie qui cahote, j'y ai toujours avidement voir pathologiquement espéré le soutien d'un mec. Aujourd'hui la que j'ai un amoureux, je me demande si finalement j'y arrivais pas mieux toute seule. Les addictions, les comportements ordaliques ne me détruisent plus, mais cette sorte de "je-ne-sais-quoi" qui s'est installé étouffe lentement, voir extermine une certaine force de vivre. Mon couple, pourtant plein d'amour et de compromis, me semble sur quelques grandes lignes étouffer cette folie positive qui me permettait de m'en sortir malgré les décisions que je prennais souvent fort discutables. Là, je suis devenue quasi incapable de prendre des décisions. Mon adorable copain qui est d'un mental plus stable ne fonctionne pas pareil. Et de plus, son "ailleurs" est mon "ici", cette dynamique opposée est déchirante.
Quand je dis que j'avance, c'est que ce couple me met en face de mes névroses et cette douleur que je ressens et qui me fait pleurer incontrolablement est le signe que je suis peut-être en train de me dépasser finalement?
Quand je dis que je recule, c'est que le temps passe et le changement n'intervient toujours pas. Au contraire de ma vie d'avant le couple, je reste seule avec mes névroses. Ma "folie" positive s'envole toujours plus dans le néant, tant la vie de mon couple manque de spontaneité, de décision osée, de plaquage du jour au lendemain, d'extremisme revigorant quelque part, etc... Je ressens un gros probleme. Et ma famille n'ose même plus trop me parler de moi tellement la situation est embarrassante. (Ce "chômage" de longue durée alors que ma derniere annee de master de recherche, j'avais une motivation sans faille en plaçant la barre des ambitions de job bien trop loin!)
Alors que ce passe-t-il? J'aurai envie de tout plaquer mais en beauté à la Into the wild (moins dramatique) comme un visa vacance-travail dans un pays plus stimulant que ceux de la vielle europe. Mais, ce couple... comment mettre un terme à de l'amour?
Faut-il y mettre un terme? Serait-ce de l'auto sabbotage d'y mettre un terme ou bien serait-ce de l auto sabottage que de ne pas y mettre un terme? Et ce couple cristalyse-t-il plus qu'il n'en faudrait? Dès fois rien que cette idée qu'il concentre beaucoup de question me donne emvie d'y mettre un terme pour arrêter de me poser des questions et faire repartir la machine de l'action et de la décision par moi, moi seule.
Je passe quelques autres pans de ma boule de question et de torture. Mais je n'ai pas d'emploi depuis 1 ans et demi de la même façon que je suis en couple depuis 1 ans et demi et je ne suis pas prête de trouver un travail. À cause de ça, ça se voit que ça se passe pas bien dans ma tête. Tout le monde le sait que je suis une féministe, que j'ai pas le karma de la femme au foyer et que de toute façon mon mec n'est même pas prêt à travailler avant quelques années encore. Ce qui se passe est assez indéfini et fait bizarre à tout le monde, je suis gênée, mes amies sont gênées, ma famille est gênée. On ne me connait pas bien finalement me semble-t-il lire dans cette gêne. Et bien sûr de la désaprobation et du mépris pour ne pas produire de salaire.
Cette perte de face, de statut fait mal à l'image que les autres me renvoit et cela me fait douter de moi. J'ai peur de devenir folle, d'ailleurs je pense parfois à partir dans une grande et longue aventure dans le théâtre où ma folie et mes envies d'ailleurs pourraient vivre librement et être exploitées. Mais, la machine action ne reprend toujours pas. Le doute me pousse à recommencer à partir loin pour y trouver le courage et la stimulation de l'environnement que ce lointain m'offre. Mais j'ai peur de tout bousiller. Peur que ma famille disparraisse trop tôt, et de perdre l'opportunité d'en créer une nouvelle avec mon copain plus tard. Ne pourrais-je donc pas avoir la force de faire avec et malgré mon copain à côté, ma famille pas trop loin et aussi d'autres sensations négatives envahissantes réactivées par l'environnement trop peu différent?
Je me perds.
A chaque fois que j'essaye de reprendre mes esprits, et de remettre les pieds sur terre, le rejet supposé et suggéré de la societé me rammène dans mes idées noires : "Chômage" longue durée, précarité, fatalité de classe sociale. On cherche à gagner sa vie chez nous, pas à l'aimer. Enfin si, un peu, certes mais pas trop. C'est pas une tare, c'est une question de survie. Bref, mais où-est ce que j'en suis?
Merci