4 étapes pour surmonter le syndrome de l'imposteur

Le syndrome de l'imposteur est un phénomène psychologique qui apparaît lorsque la personne a le sentiment d'être un imposteur, malgré les preuves de compétences et de réussites. Les personnes qui éprouvent ce syndrome ont tendance à minimiser leurs réalisations, à attribuer leur succès à la chance plutôt qu'à leurs compétences, et à craindre constamment que les autres découvrent qu'elles ne sont pas aussi compétentes qu'elles le paraissent.

Imaginez devoir faire semblant, lors d'une partie de carte, que vous connaissez les règles du jeu alors qu'en fait vous n'en savez rien. Vous avez les cartes en main, vous les regardez et c'est pour vous incompréhensible ! C'est un peu la même sensation que les personnes ressentent. A la différence qu'elles ont les compétences, et elles réussissent le jeu ! C'est toute la complexité de ce syndrome. Ce qui signifie que ce n'est pas le travail en lui-même que nous analysons dans le syndrome, mais la perception que la personne a de son travail. En effet, les personnes souffrant d'un syndrome de l'imposteur réussissent souvent ce qu'elles entreprennent, mais elles ont l'impression qu'elles n'y arriveront pas ou qu'elles n'ont pas l'intelligence pour surmonter les tâches. De ce fait, l'autocritique vient biaiser le regard de la situation.

Ce phénomène peut toucher de nombreuses personnes indépendamment de leur expérience, même si les femmes (en raison de facteurs socio-culturels), les étudiants et jeunes diplômés peuvent être plus sensibles à ce phénomène. Néanmoins, il peut surgir dans divers contextes, par exemple lors d'une promotion, un changement de profession, une demande spécifique d'un employeur ou encore lors de la réalisation d'un devoir.

Voici 4 étapes qui vous permettront de surmonter le syndrome de l'imposteur

1. J'identifie le syndrome : Le plus important pour surmonter le syndrome de l'imposteur, c'est de pouvoir l'identifier dans un premier temps. Ce n'est pas un travail qui est toujours facile et qui peut être plus ou moins long selon les personnes. Néanmoins, si vous ne prenez pas le temps d'identifier les facteurs qui maintiennent votre souffrance, vous ne pourrez avancer efficacement sur votre problématique. Pour vous aider Chassangre, Kevin, Stacey Callahan (2017) ont, dans leur article publié une figure intitulée « le cycle de l'imposteur » (cf. photo dans l'article), qui permet de mettre en évidence un cercle vicieux du fonctionnement. Vous pouvez l'utiliser et remplacer les termes généraux par les éléments de votre propre vie. Par exemple « activité à réaliser » deviendra « compte rendu demandé par mon employeur »; « anxiété » seront les émotions que vous ressentez dans cette situation; « les comportements » seront ce que vous avez mis en place à ce moment-là; « attribution / dénigrement » concernera vos pensées etc. Vous avez ici un outil qui vous permet de prendre du recul sur ce que vous vous dites. Il n'est pas question ici de les remplacer tout de suite ou de trouver des phrases banales dont vous n'adhérez pas, par exemple « ça va aller ».
2. Je mets le syndrome à distance: Si vous êtes sensible à l'imagination, n'hésitez pas à donner un nom, une forme ou un personnage à vos pensées. Ce sont elles qui viennent vous piéger. Ce syndrome ce n'est pas vous, il ne vous habite pas. Cela concerne une partie de vos pensées produites par votre cerveau qui vous induisent en erreur. Ce qui signifie qu'il y a d'autres pensées qui peuvent être produites.
3. J'apprends à me questionner et à me féliciter: Répondez aux questions suivantes : qu'est-ce que je suis en train de me dire dans ce moment de stress intense ? Qu'est-ce que je pourrais me dire d'autre ? Qu'est-ce que je pourrais dire à un ami ? Pour vous aider à nouveau, vous pouvez faire le même exercice de visualisation cité dans point 2. Imaginez un autre personnage, celui qui apportera d'autres pensées plus authentiques à la situation. Qu'est-ce que ce personnage vous dit ?
4. Je ne reste pas seul(e): Souvent, les personnes n'osent pas en parler. En effet, ce serait le risque d'être « découvert ». Saviez-vous qu'il y aurait 70% de la population qui aurait déjà éprouvé à un moment donné dans leur vie, des sentiments liés au syndrome de l'imposteur ? Et il y aurait en moyenne 20% des individus qui souffriraient de ce syndrome. N'ayez la crainte d'être découvert ou pointé du doigt, il existe autour de vous des personnes qui l'ont vécu. A titre d'exemple, j'ai moi-même douté de mes capacités, plus d'une fois lors de mes études universitaires en psychologie, mais aussi lors de mes premières années en tant que jeune psychologue. Lorsque j'ai libéré la parole à ce sujet (auprès des collègues ou anciens camarades de classe), j'ai été surprise de voir à quel point ce doute était répandu autour de moi. La parole devait se libérer pour abaisser les tensions internes et croyez-moi ce n'était pas facile.

Le syndrome de l'imposteur peut être une expérience difficile, mais il est important de se rappeler qu'il est possible de le surmonter. En comprenant comment il fonctionne chez vous et en utilisant des stratégies vous pouvez progresser vers une vie plus épanouissante. Si vous vous êtes senti concerné par les éléments écrits dans cet article ou si vous luttez contre le syndrome de l'imposteur et rechercher du soutien, un professionnel de la santé peut vous offrir une aide précieuse dans ce travail. C'est la première étape vers la découverte de votre véritable valeur.

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