Apprendre de ses erreurs, une utopie ?

On entend souvent dire que les erreurs sont formatrices, qu'un échec est toujours une manière d'apprendre sur soi et de rebondir. Est-ce vrai ?

11 MAI 2017 · Lecture : min.
Apprendre de ses erreurs, une utopie ?

Il est normal de faire des erreurs. Nous ne pouvons pas prédire l'avenir, et il est rare de savoir à l'avance si une décision que nous allons prendre va se révéler bonne ou mauvaise par la suite.

Il arrive que nous regrettions immédiatement un choix que nous avons fait, mais qu'il se révèle finalement bénéfique par la suite. Et cela arrive bien plus souvent qu'on ne le pense !

Nous vivons dans un monde très ambivalent sur le thème des erreurs : d'un côté on nous dit que les échecs sont formateurs, mais de l'autre les erreurs sont diabolisées. Depuis celles qui font baisser les notes à l'école à celles qui peuvent détruire totalement notre avenir professionnel et amoureux, et que l'on ressasse pendant des années. D'ailleurs, beaucoup de gens évitent au maximum la prise de décision pour ne pas avoir à se retrouver éventuellement face à un échec.

Et pourtant, la psychologie et la science s'accordent sur ce point : les erreurs sont nécessaires, elles nous font avancer, et de grands progrès se sont faits grâce à elles !

Travailler la flexibilité cognitive

Lorsqu'on a pris une mauvaise décision, on ne peut pas s'empêcher de culpabiliser, de s'en vouloir. On se dit "j'aurais dû faire ça", tout en sachant très bien qu'on ne peut pas revenir en arrière pour changer les choses. Lorsqu'on se trouve dans ce cas, on peut prendre les choses à bras le corps pour essayer de les modifier, ou attendre qu'elles s'arrangent avec le temps.

L'esprit humain est ainsi fait qu'il se concentre sur le négatif. Nous commettons souvent des erreurs qui finissent bien, mais ne retenons que ce qui fini mal. Autour de nous, nous avons pourtant souvent des exemples de personnes ayant fait des erreurs qui ont finalement eu une issue positive ! Alors, de quoi s'agit-il ?

Notre esprit fonctionne sur ce que l'on appelle des "distorsions cognitives", qui font que nous voyons uniquement le côté négatif et les conséquences engendrées quand nous nous trompons, plutôt que le positif que cela nous apporte. Nous nous fustigeons, culpabilisons... Alors que la plupart de nos erreurs nous sont profitables, au moins en certains points, et que peu d'entre elles ont de graves conséquences, souligne Jérôme Palazzolo, auteur de "Je me libère de mes phobies".

Il explique que la flexibilité cognitive s'apprend et aide à prendre du recul lorsque l'on se sent en situation d'échec et à garder son optimisme. Lorsque vous avez pris une mauvaise décision, que vous culpabilisez et avez l'impression d'aller droit dans le mur, dites-vous plutôt : "ce n'est pas ainsi que je pensais atteindre mon objectif, mon chemin a dévié : et maintenant quelles sont mes solutions ?".

Apprendre de ses erreurs, plus facile à dire qu'à faire ?

Certainement, mais pas impossible ! Il ne faut pas oublier que tout ne peut pas aller toujours parfaitement comme on le souhaite... Se tromper est humain, il n'y a rien de plus normal. Cela nous aide aussi à ne pas nous enfermer dans la monotonie. D'autant que toute réussite comporte des échecs ! D'ailleurs, le saviez-vous ? Le mot "erreur" a la même racine que "errer", preuve qu'il ne s'agit ni plus ni moins que de détours dans notre vie. Et puis faire des erreurs, c'est aussi cela qui nous fait grandir, qui développe notre capacité d'adaptation et de résistance face à l'adversité.

Il existe deux types d'apprentissages : le par coeur, qui sollicite la mémoire immédiate de travail mais ne fait pas appel à notre capacité de raisonnement et de compréhension, et l'apprentissage par l'expérience et donc par l'échec (on se trompe et on recommence), qui sollicite la mémoire procédurale. C'est grâce à cette mémoire que nous sommes aptes à comprendre et à reproduire des raisonnements, mais aussi à faire un choix lorsque nous sommes face à plusieurs alternatives... Ou à apprendre à nous sortir d'une situation dont nous ne voulons plus.

D'ailleurs, on ne peut pas apprendre quelque chose en un claquement de doigts ! Se tromper est un passage obligé. Une chorégraphie, une musique, une leçon... C'est ainsi que nous apprenons. Et souvenons-nous qu'un nombre incroyable de découvertes géographiques ou scientifiques se sont faites grâce à des erreurs.

Pour le philosophe Gaston Bachelard, on ne peut pas savoir d'avance si on a eu raison ou tort de prendre une décision, c'est notre expérience future qui nous le montrera. Parfois, notre intuition était la bonne, parfois non, mais dans tous les cas on a ainsi pu éliminer une hypothèse, et c'est toujours un énorme progrès par rapport à la situation initiale.

Photos : Shutterstock

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Commentaires 2
  • Mirabelle

    Ce sont nos erreurs qui nous permettent d'avancer, de faire plus attention, de faire mieux et d'une autre façon. Finalement est si se tromper était une bénédiction? Merci pour cet article.

  • maximin

    Bonjour, merci pour votre article mais j'aurai aimé avoir quelques pistes pour réduire effectivement certaines erreurs (fréquentes dans ma passion : le jeux d'échecs), au travail (souvent inadmissible) ou dans nos relations quotidiennes .

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