Le trouble borderline et la peur de ne pas être aimé

L’incertitude, la précarité, l’instabilité sont devenues des paramètres dominants qui se déploient dans tous les domaines de la vie sociale, et qui se reflètent.

15 JUIL. 2019 · Lecture : min.
Le trouble borderline et la peur de ne pas être aimé

Comme vous le savez, nous assistons actuellement à une expansion constante des troubles de la personnalité, dont le trouble de la personnalité Borderline.

Au-delà d’une attention accrue de la part des cliniciens, qui a beaucoup évolué ces derniers temps, nous pouvons dire que ce phénomène est conditionné non seulement par des facteurs d’ordre psychologique, mais aussi d’ordre psychosocial. Dans le contexte historique actuel, l’incertitude, la précarité, l’instabilité sont devenues des paramètres dominants qui se déploient dans tous les domaines de la vie sociale, et qui se reflètent surtout dans les dynamiques interpersonnelles en donnant lieu à des relations superficielles où l’espace pour la réflexion, la signification pour les relations humaines trouve désormais peu de place.

Borderline = narcissisme

Comme tous les troubles de la personnalité, le trouble borderline est une maladie du narcissisme : la relation objective reste centrée sur la dépendance anaclitique de l’autre, cela suppose de s’appuyer sur l’autre en se plaçant dans une situation d’attente constante pour recevoir des gratifications et en mettant en oeuvre des manipulations continuelles afin de ne pas perdre le partenaire si indispensable.

Le sujet borderline se consumme en essayant d’établir des relations exclusives où le risque d’abandon n’est pas envisageable, mais une fois l’intimité atteinte, la relation désirée, surgit l’angoisse de pouvoir être dévoré par l’autre. D’où la recherche constante de relations interpersonnelles intenses mais fortement instables.

La peur de l’abandon

La peur de ne pas être aimé par les adultes est liée à la sensation d’être inadéquat, inférieur. Ce sont des personnes capables de faire des efforts désespérés pour éviter des abandons réels ou imaginaires, et la perception de la séparation ou du rejet peut les conduire à de profondes altérations de l’image de soi, profonde alternance de l’humeur, jusqu’à l’acting-out, c’est-à-dire une réaction disproportionnée face à une situation qui n’a en réalité rien à voir avec le conflit intérieur, mais qui est utilisée comme excuse.

Le sentiment envahissant de vide est vécu par le sujet comme un désordre physique et non comme un état psychique, auquel il doit immédiatement remédier. Les acting-out lui permettent donc de trouver une compensation éphémère.

La psychologue et psychothérapeute Maria Assunta Spina

Photos : Shutterstock

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Commentaires 15
  • Jesuislà

    Aux personnes borderlines dans les commentaires: Du fait de ce trouble, vous lisez cet article avec votre point de vue et vous vous défendez du terme "narcissique". A juste titre, ce n'est pas ainsi que vous percevez votre réalité. Pourtant, votre entourage lui peut parfaitement comprendre, ressentir et analyser ce qui est écrit ici. Les schémas de pensées borderline peuvent vous empêcher de comprendre la réalité des personnes qui vous aime et vous soutienne. Nous ne pensons pas que vous soyez de mauvaises personnes. Toutefois, il y a un problème dans votre gestion des rapports émotionnels et humains. Il est évident que vous êtes en souffrance. Votre entourage peut l'être aussi. Alors, pensez au fait que de bonnes personnes peuvent parfois faire de mauvaises actions, aussi bien contre elle que pour leur proches. Rien n'est irrémédiable, il faut juste en avoir conscience pour avancer vers un chemin plus serein.

  • Bea

    Je surtout a fait d accord avec vous narcissique

  • Christine

    Je suis d'accord avec le commentaire deChristel,je ne suis pas du tout narcissique,enfin voilà,trop simpliste comme explication!

  • ChristelleDL

    « Borderline = narcissisme » Comment est-il possible de publier de telles inepties...? Il m’aurait été très préjudiciable de tomber sur cet article en 2014, année de mon diagnostique, n’ayant à l’époque aucune connaissance de celui-ci et cherchant à le comprendre. Ce trouble est en France encore trop peu connu, mal compris par tout un chacun et mal pris en charge.. Il est particulièrement compliqué d’en comprendre les mécanismes, sources et impacts sur sa propre vie et vous n’aidez nullement ! Continuez à coller de telles étiquettes réductrices qui ne feront qu’entretenir et accroître, si cela était possible, les préjugés et utilisation à tout va de ce terme dans la vie courante. Vous avez la responsabilité de publier de vraies informations et surtout plus nuancées !! Manifestement je ne suis pas la seule personne (très concernée) indignée par votre style plus qu’expéditif à l’égard de ce trouble si complexe et qui prend très souvent sa source dans des maltraitances de toutes sortes...

  • Fredb1234

    N'est-ce pas un peu simpliste...

  • TWO

    Loix, on ne parle pas ici de "narcissique" comme vous pourriez l'entendre (= pervers narcissique...), mais bien du "narcissiSME" à proprement parler : s'il est correctement établie et n'est pas dans "l'hyper" ni dans "l'hypo", le narcissisme d'une personne lui permet de s'aimer suffisamment pour avoir confiance en elle, et être capable de vivre chaque événement de sa vie de manière "normale" (séparation, deuil, etc...) et non pas comme une épreuve insurmontable; elle n'a donc pas obligatoirement besoin qu'une autre personne lui apporte de l'amour, de la reconnaissance, des conseils, et cela au QUOTIDIEN. Autrement dit, un Borderline a une faille narcissique : pas de confiance en soi, ne sait pas être aimer mais paradoxalement, A BESOIN de l'amour des autres et de leur soutien ; ce sont les autres qui doivent le "remplir". L'état de son narcissisme est résumé dans le texte: "cela suppose de s’appuyer sur l’autre en se plaçant dans une situation d’attente constante pour recevoir des gratifications " :) Pour ce qui est de la "manipulation", le terme est certainement un peu fort pour caractériser une personnalité Borderline en effet... (terme à ne pas prendre au pied de la lettre autrement dit... Mais plutot à prendre subtilement on va dire). Biensur, il est evidemment que si ces personnalités ont des "tendances à manipuler" aux yeux de leur entourage, c'est d'abord de manière impulsive, non contrôlée/elles ne voient pas d'autres alternatives, elles n'ont pas le choix, et n'y prennent en AUCUN CAS du plaisir. Ici on entend par "manipulation continuelle" certainement le fait d'être d'une part, conscient de ce que l'on fait à chacune de nos réactions envers l'autre : que ce que l'on fait à la personne en face, eh bien, c'est bien souvent mal ! (mauvaises paroles, menaces, etc...) mais d'un autre côté, on ne peut pas faire marche arrière puisque qu'il est impossible de se contrôler et de se remettre en question dans ces moments (chose que peu de gens sauront à ces moments). En fin de compte, nous ne "manipulons" pas à proprement parler, en revanche nous attendons à tout pris quelque chose de la personne en face ( du réconfort, de l'amour, un lien... ) et de manière impulsive, nous avons tendance a essayé de satisfaire ces besoins, sans mauvaise intention envers l'autre et sans lui faire de mal, mais en adoptant des conduites qui pourraient prouver parfois le contraire (les menaces, les crises de colères à tout va et vu comme une injustices du point de vue de la personne en face, le clivage, etc...) ^^ Ne nous acharnons pas sur des articles qui tentent de faire une vue GLOBALE des choses! Sachant que chaque personnalité Borderline réagit et interagit avec les autres de manière bien différentes les unes des autres... :)

  • loix

    encore les mêmes fadaises... D où un borderline manipule? et le narcissisme? non au contraire on pense constamment aux autres ! on y pense peut être pas de la bonne façon mais constamment.

  • Nathalie FOLLMANN

    En tant que hypnothérapeute clinique, je remarque que les commentaires reposent sur quelle thérapie adoptée ?... Alors je vous indique qu'une thérapie intégrative est très recommandée et notamment des praticiens sachant travaillant sur les troubles de la personnalité, le trouble Borderline en faisant partie. Il est important d'avoir une palette d'outils pour travailler sur tous les traumatismes ayant amené à ce trouble de la personnalité. Mon approche thérapeutique fait partie des approches les plus pertinentes. Cordialement

  • Nathalie FOLLMANN

    En tant que hypnothérapeute clinique, je remarque que les commentaires reposent sur quelle thérapie adoptée ?... Alors je vous indique qu'une thérapie intégrative est très recommandée et notamment des praticiens sachant travaillant sur les troubles de la personnalité, le trouble Borderline en faisant partie. Il est important d'avoir une palette d'outils pour travailler sur tous les traumatismes ayant amené à ce trouble de la personnalité. Mon approche thérapeutique fait partie des approches les plus pertinentes. Cordialement

  • Mélanie torento

    quelle est la solution ou le traitement


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