Les secrets de famille : Pourquoi cachons-nous des choses à nos proches ?

Une famille sans secrets, ça n'existe pas ! Mais qu'est-ce qu'un secret de famille ? Que cachons-nous et pourquoi ?

1 AOÛT 2023 · Dernière modification: 30 AOÛT 2023 · Lecture : min.
Les secrets de famille : Pourquoi cachons-nous des choses à nos proches ?

Serge Tisseron, psychiatre français, a mis en exergue les répercussions des secrets de famille sur la descendance. Selon lui, il existe trois conditions pour qu'il y ait secret au sein d'une famille :

  • Que quelque chose ne soit pas verbalisé
  • Qu'il soit défendu de le connaître
  • Que ce soit quelque chose qui ait généré un sentiment douloureux pour celui ou ceux qui le détiennent et font tout pour le cacher.

Un secret se distingue ainsi des non-dits. Ces derniers relèvent de ce que les membres d'une génération souhaitent ne pas divulguer. Et un secret devient un secret de famille une fois uniquement qu'il a été dévoilé.

Pourquoi y a-t-il des secrets dans une famille ?

Très généralement, nous cachons des événements déshonorants ou bouleversants dont les thématiques tournent autour de la mort, de la naissance ou de l'exclusion sociale : décès précoce ou brutal, enfants naturels ou adultérins, maladie mentale, suicide etc. Selon les époques, ces situations diffèrent car, avec le temps, elles peuvent être mieux considérées et acceptées. Les raisons d'être d'un secret de famille peuvent être très variées. Cela peut représenter par exemple un moyen de se protéger ou des protéger les autres membres du clan. On distingue les "bons" des "mauvais" secrets :

  • Ceux qui sont inoffensifs comme par exemple garder secret le cadeau pour un anniversaire. Ils sont limités dans le temps.
  • Ceux qui sont indispensables pour garantir notamment l'intimité de son couple.
  • Ceux qui sont nocifs. Ces derniers sont délétères pour les relations intra-familiales et se transmettent de génération en génération sous différentes formes, le plus souvent aggravées avec le temps.

Pourquoi y a-t-il des secrets dans une famille ?

Serge Tisseron a répertorié les effets probables sur quatre générations :

  1. A la première génération, le secret est "indicible". Il s'agit d'un non-dit, comme je l'ai précisé précédemment. Il est en revanche plus ou moins perceptibles à travers des manifestations notamment inconscientes (Changement de sujet, d'intonation de voix, etc)
  2. A la deuxième, le secret est perceptible mais "innommable" entraînant des troubles au niveau de l'apprentissage, des phobies, des TOCS, etc
  3. A la troisième, la présence d'un secret de peut être conçue. Cela peut générer des symptômes d'angoisse, physiques (Pathologies), addictions, etc.
  4. A la quatrième, le secret apparaît sous forme de comportements et d'attitudes incongrues, en total décalage avec ceux adoptés par le reste du clan familial.

Quels sont les différents indices qui permettent de découvrir un secret de famille ?

Il existe par exemple les mythes familiaux. Selon le psychologue Thomas J. Cottle, un mythe familial reflète l'image que la famille veut donner d'elle-même, que cette image corresponde ou non à la réalité. Il s'agit d'une forme de croyance partagée par l'ensemble ou une majorité des membres d'un même clan, souvent à leur insu. Il en découle des principes auxquels certains d'entre eux se sentiront dans l'obligation, surtout inconsciente, de les suivre par crainte notamment d'être rejeté.e ou exclu.e. On retrouve le mythe de la richesse, de l'harmonie, de la stabilité, de la normalité et des valeurs traditionnelles.

Les prénoms peuvent également être révélateurs de secrets. Je pense plus particulièrement à Claire, Lydie, Cécile, etc. La répétition d'un même prénom dans une lignée l'est tout autant. Il s'agit alors de réparer l'histoire de vie de l'ancêtre concerné, de lui rendre hommage pour une raison ou une autre, etc. Une famille plutôt taiseuse peut par ailleurs être symptomatique de secrets de famille.

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Écrit par

Katia Geffard

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Bibliographie

  • Tisseron, S (1999). Nos secrets de famille. Ramsay
  • Del Castillo, P (2003). La symbolique des prénoms en psychogénéalogie. Editions Quintessence. 

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