Une thérapie, et après ?

Face à la multiplication des thérapies, des approches, des techniques, brèves ou longues, une question reste silencieuse : "mais quand finit la thérapie ?".

18 FÉVR. 2019 · Lecture : min.
Une thérapie, et après ?

La thérapie

La thérapie commence par une demande. C'est le point de départ.

Cette demande peut être d'ordre général comme soulager un sentiment de mal-être. Elle peut aussi être plus spécifique en portant sur des angoisses, du stress, une difficulté relationnelle, une mauvaise estime de soi...

Ainsi le commencement est facilement identifiable et acte le début du travail thérapeutique. Bien sûr cette demande initiale peut être amenée à évoluer au cours de ce travail. Elle en reste cependant le point de départ et permettra par la suite d'évaluer le chemin parcouru.

À partir de ce moment le travail suivra généralement deux phases :

  • La première va consister à soulager la souffrance, faire baisser la pression. Pour utiliser une métaphore que nous retrouverons plus loin, on pourrait dire qu'il s'agit de nettoyer et panser la plaie.
  • La seconde phase va permettre une réévaluation et consolidation des structures profondes afin de se diriger vers des processus constructifs. C'est la guérison, la fin de la convalescence! La fin de la crise et le début d'autre chose...

Finir la thérapie

Si la thérapie a un début elle doit bien avoir une fin!

Pour garder notre métaphore on pourrait dire qu'une thérapie c'est un peu comme une hospitalisation. D'abord on vit une opération puis une cicatrisation, une convalescence et enfin on en sort. Il semblerait malsain de s'installer durablement à l'hôpital et on est généralement assez pressé d'en sortir! (Vous trouverez dans cet article plus de détails sur les enjeux alors en question).

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Si la fin de la thérapie est actée par l'arrêt des séances il n'est pas toujours si simple de l'évaluer. On pourrait proposer l'idée qu'il y a eu une résolution de la problématique initiale (et peut-être d'autres). Un autre élément important est l'acquisition d'une forme de stabilité intérieure, une capacité à se confronter à la réalité, à la vie. Il est ici question d'une réelle autonomie, après s'être appuyé pendant des mois sur un thérapeute. Bien sûr, dans le cadre d'un travail bien fait, cette fin est préparée, anticipée et validée de part et d'autre.

Et après ?

Si l'on prend le temps de faire un bilan quelques mois après la fin de la thérapie on s'aperçoit généralement que la problématique majeure reste réglée. Comparativement à "l'avant", une certaine stabilité s'est installée. Pour autant il est fréquent de découvrir alors une forme de fragilité ou d'adaptation quelque peu instable.

En effet la thérapie consiste à dépasser "la crise". Ensuite peuvent apparaître des problématiques de moindre importance qui étaient jusque-là occultées par la principale.

Une autre raison en est que ce temps de travail sur soi permet de se découvrir différent de ce que l'on croyait être jusqu'alors. Au regard de cette nouvelle lucidité, la vie que l'on s'est construite jusqu'alors peut nous paraître comme moins évidente. Parfois étrangère.

A ce chamboulement intérieur viennent se greffer un contexte familial ou professionnel en évolution, des événements inattendus, des relations avec les autres parfois complexes... En somme tout un cocktail d'éléments qui viennent bousculer une stabilité encore fragile.

"Un homme voulait transformer une friche en verger. Il travailla avec force et courage pour défricher, retourner et ameublir la terre, la fertiliser, planter des arbres et les arroser.A ce moment il eût envie de se reposer. Il s'assit, regarda son verger et le trouva beau. Alors il s'en alla, laissant la nature continuer son oeuvre.Revenant deux ans plus tard, il retrouva ses arbres à leur place. Mais alors les ronces les avaient cernés. Les animaux sauvages en avaient mangé les jeunes pousses. Certains étaient étouffé à l'ombre des plus grands. Et faute d'une taille appropriée, ils ne donnaient que peu de fruits."

Cette petite parabole permet de saisir l'enjeu de l'après-thérapie.

Un enjeu capital

La façon dont est vécue l'après-thérapie révèle la qualité du travail qui a été accompli et met au jour les besoins profonds qui n'avaient pu s'exprimer jusqu'à présent.

Cette période permet d'ajuster et de peaufiner le travail de la thérapie. On voit une nette différence en termes de qualité de vie et d'épanouissement entre ceux qui ont négligé cette étape et ceux qui ont su en tirer profit.

Une redéfinition de la relation thérapeutique

À ce moment la thérapie à proprement parler est finie. Il n'y a donc plus de thérapeute et de patient. La relation doit se réinventer au risque de s'enliser dans une forme de thérapie sans fin !

Même si cette nouvelle relation ne porte pas de nom spécifique on pourrait parler de quelque chose qui se rapproche du partenariat. Savoir évoluer du thérapeute au partenaire demande souplesse et capacité d'adaptation. Le positionnement est très différent et il peut être inconfortable pour certains thérapeutes de sortir de leur rôle-titre. De fait cette étape sera parfois plus facile avec une autre personne.

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Il n'y a bien évidemment pas de règle quant à comment doit se structurer cette étape. Généralement les rendez-vous sont plus espacés voire très éloignés !

Ces rencontres permettent une vraie prise de recul sur les difficultés vécues au quotidien. Ce regard extérieur permet de désamorcer la mise en place de structures, de fonctionnements inadéquats avant qu'ils ne soient profondément installés. Les questions, les doutes vont pouvoir trouver naturellement une réponse personnelle et ajustée.

En plus de permettre de solutionner des "problèmes", ces rencontres, cet accompagnement en pointillés, vont ouvrir la voie à une véritable maturité. Ce lien va permettre de maintenir une forme de veille intérieure, consciente et inconsciente, afin d'avancer vers un réel épanouissement.

Ainsi l'aboutissement de la thérapie et de l'après n'est pas simplement de mettre fin à la souffrance mais bien de construire sa vie en conscience, de révéler sa véritable identité. C'est probablement le plus beau cadeau que l'on puisse s'offrir à soi-même et à ceux que l'on aime.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Benoît Venot

Après 15 ans de travail personnel intensif, Benoît VENOT rencontre les techniques de communication avec l’inconscient. C’est pour lui une révélation. Il a la possibilité d’agir au bon niveau, celui auquel est enracinée la problématique. Depuis, il a affiné ces procédés pour développer une approche orientée vers l’efficacité via la participation active du patient.

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Commentaires 1
  • Cocopsl

    Et puis il y a la fin de thérapie décidée par le thérapeute, incompréhensible pour le client qui lui laisse un goût amer en bouche, un énorme vide et une perte totale de confiance en soi et en ses ressentis.

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