Comment apaiser mon émotivité ?

Être émotif n'est pas facile dans un monde où l'on juge les gens par leur force de caractère. Comprendre son émotivité, c'est apprendre à la dépasser.

19 FÉVR. 2018 · Dernière modification: 3 SEPT. 2019 · Lecture : min.
Comment apaiser mon émotivité ?

Être émotif, c'est ressentir de manière violente les émotions sans savoir comment les gérer. Les émotions frappent de plein fouet, en l'occurence si elles sont négatives, et envahissent l'individu qui ne sait pas comment y réagir. Or, dans une société qui valorise les caractères forts et maîtres d'eux-mêmes, être émotif peut être mal vu. Apprendre à gérer son émotivité, c'est apprendre à la dépasser.

Une personne émotive sera très vite déstabilisée par ses émotions négatives et aura de grandes difficultés à faire face à la situation qu’elle vit. La réaction pourra être, le rougissement, tremblements, transpiration, nausée, crise de larmes ou même blocage verbal. Une forte émotion négative peut entraîner beaucoup de changements physiques et physiologiques chez une personne émotive qui peuvent être perçus par l’entourage et de ce fait peut accentuer le dérangement émotionnel de la personne émotive. L'émotif ne parvient pas à contrôler ses réactions du corps qui témoignent de son malaise, et cela renforce sa fragilité/vulnérabilité, et peut se sentir discrédité.

  • Ne pas essayer de lutter contre les réactions du corps

Lorsque certaines situations ou remarques impliquent une réaction physiologique du corps (rougissement, sueur, etc.), il est inutile d'essayer de la contrôler. Déjà, cela peut générer de l'anxiété et du stress chez la personne qui se sentira obligée de contrôler ses émotions et y pensera sans cesse. Mais en plus, il semble qu'essayer de les contrôler décuple au contraire ces manifestations physiologiques. Pour Antoine Pelissolo, auteur de "Ne plus rougir et accepter le regard des autres", il ne faut surtout pas essayer de contrôler ces réactions car cela provoque des mauvaises connexions dans le cerveau et engendre des réactions inappropriées (comme lorsqu'on sourit en annonçant un décès).

"Quand on essaye de se contrôler, un dérèglement se met en place car nous voulons supprimer quelque chose qui ne peut pas l'être. La mémoire et les émotions court-circuitent [...] le cortex, celui qui réfléchit et prend les décisions. De mauvaises relations se mettent dès lors en place entre le cerveau du bas, le cerveau reptilien, celui qui assure nos fonctions vitales (respiration, température du corps...) et le cortex, [...] ce qui peut provoquer des réactions inappropriées ou disproportionnées".

Parmi ces réactions disproportionnées, on peut aussi trouver les coups de colère à des moments totalement incompréhensibles pour les autres, surtout venant d'une personne calme, ou les larmes soudaines. D'autres préfèrent se murer totalement pour ne plus ressentir les stimuli et les émotions violents, se distanciant alors de leurs sensations pour se protéger, ce qui les fait apparaître comme des personnes insensibles et froides alors que ce n'est pas le cas. Les coups de sang, les pleurs ou au contraire la distanciation sont des réactions que notre cerveau met en place lorsque les émotions commencent à déborder.

  • Les émotions sont normales car humaines

Il est normal et important de ressentir des émotions, même négatives, cela veut dire qu’on est capable de les différencier avec les émotions positives. Toutefois, l’émotif a des difficultés à gérer le curseur de ses émotions négatives et se sent très vite déstabilisé et apeuré. L’anxiété est une émotion normale dont l’émotif ne trouve pas le réglage approprié pour ne pas se sentir envahi et pétrifié ce qui le paralyse dans ses actions.

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Il faut savoir que ce sont nos pensées qui suscitent nos émotions. Devant des situations nouvelles ou une situation conflictuelle, nos pensées automatiques vont s’emballer et envoyer un signal réactionnel. Dans le cas d’une personne émotive,  cela se passera comme un court-circuit, ce dysfonctionnement amènera tous les symptômes évoqués précédemment, et l’émotif aura du mal à séparer ses émotions de la situation réelle. Cela peut réactiver comme c’est souvent le cas, des émotions similaires vécues dans le passé, et souvent dans l’enfance où l’enfant n’avait pas à l’époque les moyens d’agir. Mais le cerveau limbique garde en mémoire les croyances négatives de l’individu et se réactivera dans chaque situation conflictuelle réveillant le même contenu émotionnel.

D'ailleurs, selon Saverio Tomasella, "l'émotivité découle de la sensibilité. Les individus sensibles reçoivent plus de stimuli, les accueillent de façon plus vive. Ils ressentent plus intensément que la moyenne, deviennent perméables à un grand nombre d'informations, de sensations, que leur cerveau ne peut pas intégrer correctement parce qu'elles affluent en plus grand nombre".

  • Apprendre à s'isoler

Les effets physiologiques causés par les émotions sont souvent difficiles à vivre et à comprendre. Pour la personne qui les subit, il est toujours complexe de connaître la source du mal-être, de comprendre ce qui a généré ces réactions. Ainsi, lorsque l'on sent que les émotions s'emballent, que l'on devient énervé, en colère, ou au contraire triste, il est conseillé de prendre quelques minutes pour soi. Pendant ces quelques minutes, on peut alors se calmer, réfléchir à la situation et essayer de comprendre ce qu'il s'est passé, à quel moment on a senti que les émotions débordaient et que la situation devenait ingérable. On apprend ainsi à mieux connaître son fonctionnement, et donc à mieux anticiper lors de situations qui risquent de provoquer le malaise.

Il est aussi conseillé de se renseigner sur les mécanismes cérébraux, car connaître ce qui se passe dans son cerveau lorsqu'une émotion forte survient et submerge tout est un bon moyen de mieux se comprendre.

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  • Se reconnecter avec son corps

On l'a vu, les fortes émotions négatives sont souvent l’expression d’une activation cérébrale dues à nos pensées automatiques inappropriées avec une répercussion physiologique et physique. Dans tous les cas, se reconnecter avec son corps est un excellent moyen pour mieux le connaître et comprendre son fonctionnement. Certaines activités sont conseillées comme tous formes de yoga, qi gong, tai chi, danse, méditation,…

Pratiquer une activité créative est aussi une excellente solution pour faire sortir les émotions (théâtre, peinture, dessin,…). Elle permet d'apprendre à maîtriser ses émotions sans les réprimer, mais aussi à se libérer d’une surcharge émotionnelle. Enfin, un  professionnel/thérapeute peut fortement vous aider à comprendre et vous apprendre à gérer vos débordements émotionnels.    

Photos : Shutterstock

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Commentaires 1
  • Chantou

    bonjour;; j ai un eczema atopique et une gastrite qui me gachent ma vie au quotidien ;;oui je suis sensible et emotive;;je sais que tout cela vient de mon entourage proche; mais tout cela vient de ma petite enfance et je le traine encore;;comment y remedier pour m apaiser emotionnellement;et retrouver un peu de repos par rapport a ma peau et mon estomac qui sont en souffrance;;c est a dire;;MOI..merci

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