Attachement sécure ou insécure : qu'est-ce qui nous pousse à développer l'un ou l'autre ?

Qu'est-ce qui rend une personne attachée en sécurité ou de manière non sécurisée ? Comment cela influence-t-il notre attitude et nos relations ? Découvrez les clés pour développer un attachement sécurisé.

15 MAI 2023 · Lecture : min.
Attachement sécure ou insécure : qu'est-ce qui nous pousse à développer l'un ou l'autre ?

Enfant, selon la qualité des relations vécues avec nos parents nous avons développé une certaine manière d'être avec soi même, avec les autres, au niveau émotionnel, au niveau cognitif et au niveau comportemental.

Qu'implique un attachement sécure ou insécure ?

L'attachement que crée l'enfant avec sa mère (ou sa figure d'attachement proche) est important car il lui permet d'acquérir la sécurité de base nécessaire pour toute la vie. L'attachement est un enjeu archaïque qui ne bouge pas si on ne le travaille pas. Sans travail sur soi, on reproduit les mêmes mécanismes dans nos relations de la vie.

L'enfant a besoin de sentir qu'il peut s'attacher à sa mère pour construire sa propre sécurité de base affective. Sans cette sécurité intérieure, l'enfant va ressentir de l'anxiété. Il a besoin d'avoir confiance dans l'attachement, besoin que sa mère réponde à ses besoins (lavé, touché, massé, porté, regardé, aimé…) et grâce à cet attachement, l'enfant pourra s'apaiser et grandir.

  • Un attachement qui se passe bien est un attachement « secure » qui permettra à l'adulte d'aller vers d'autres relations d'attachement facilement (tous types de relation – amis, travail, famille, couple…).
  • Un attachement qui ne se passe pas bien, si la mère est absente (ou partiellement absente) psychologiquement ou physiquement, conduira à un attachement de type « insecure ». Dans ce cas, les relations seront plus compliquées avec soi même, les autres, le couple…

Grâce à un accompagnement thérapeutique, il est possible d'apporter la réparation à un attachement insecure.

Pour gagner en sécurité, la voie est de revenir à soi et se mettre au contact avec sa vie, avec soi pour aller chercher ou construire cette sécurité intérieure faite :

  • des choix qui vont bien (en fonction de nos besoins, envies et désirs identifiés)
  • des attachements qui font du bien
  • des détachements estimés nécessaires

Quelles sont les caractéristiques d'une figure d'attachement sécurisante ?

L'attachement se construit comme un mille-feuille avec toutes les personnes de l'environnement. En premier lieu, la figure d'attachement principale est souvent la mère, puis les autres figures proches, grand parents, oncle … La figure d'attachement représente une image forte et sage pour l'enfant. Le parent apporte une sécurité de base physique et réconfortante au niveau corporel (un enfant vient chercher du soutien et un câlin dans les bras du parent).

Pour un enfant, un parent est sécurisant lorsque ce dernier a acquis une relative sagesse de vie et qu'il sait se réguler lui-même pour ne pas transmettre des émotions négatives à son enfant. La figure d'attachement est un refuge pour l'enfant.

Quelles sont les caractéristiques d'une figure d'attachement sécurisante ?

L'enfant doit pouvoir trouver un réconfort, de la proximité en cas de stress auprès de sa figure d'attachement.

  • Plus l'enfant est secure, plus il sera en capacité d'exprimer ses besoins de soutien et de proximité.
  • L'enfant en état de stress (insecure) va manifester des comportements d'attachement spécifiques auprès de sa figure d'attachement pour apaiser son état interne. Un enfant insecure va mettre en place des stratégies pour se protéger de sa situation familiale qui ne répond de manière satisfaisante à ses besoins.

Enfin, la construction de la sécurité de base permet à l'enfant de s'ouvrir à son environnement et d'explorer le monde. Ce besoin d'explorer est un moteur de vie lié à la pulsion de vie de tout individu et en même temps, il est nécessaire pour l'enfant ou l'adolescent de savoir qu'il peut revenir « au camp de base – auprès de ses figures d'attachement » en cas de stress.

C'est ainsi qu'il est possible de se détacher et de s'éloigner pour l'enfant parce qu'il est attaché à son parent et qu'il peut compter sur lui. L'exploration ne se limite pas juste à l'exploration physique mais à l'exploration de ses émotions et de ses pensées, d'abord grâce à l'aide de l'adulte. Travailler en thérapie permet de réactualiser son enjeu d'attachement et permet de réparer en complétant le puzzle des manques de l'existence. En Gestalt Thérapie, le thérapeute aide son client à 3 plusieurs niveaux de ses relations :

  • dans la relation à soi, en développant sa capacité à ressentir, percevoir et nommer la palette de ses émotions.
  • dans la relation à l'autre, en l'aidant à savoir exprimer à l'autre ce qui est important pour lui. Aussi en développant sa capacité à éprouver de l'attachement, c'est-à-dire son aisance à pourvoir être dans un lien privilégié avec un.e autre.
  • dans la relation de couple, le thérapeute aidera son client à vivre du rapprochement, de l'intimité, du pardon en cas de tension, le tout sereinement avec son(sa) partenaire.

Ce travail autour de l'attachement développera aussi une capacité à se détacher, pour le client, d'une relation toxique et pouvoir quitter un.e partenaire de manière humaine et respectueuse. Ce travail en thérapie est une deuxième chance développementale.

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Écrit par

Stéphane Cauvas

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Bibliographie

  • Persiaux, G (2021). Guérir des blessures d'attachement de Gwénaelle Persiaux. Editions Eyrolles
  • Gellman, C (2018).  La Gestalt-Thérapie. Editions Eyrolles

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